Nouvelle passe d'armes entre Sarkozy et les industriels sur le prix de l'essence
Alors que la barre des 2 euros le litre a été franchie, le président candidat a réagi, mardi, aux propos du patron de la grande distribution Michel-Edouard Leclerc qui propose une baisse des taxes.
Le seuil symbolique des 2 euros le litre d'essence a été franchi, mardi 13 mars. Selon le site spécialisé Carbeo, une station-service parisienne du 4e arrondissement vend même 2,02 euros le litre de sans plomb. En pleine campagne présidentielle, la hausse du prix des carburants constitue un sujet d'empoignades incontournable.
• Leclerc demande une baisse des taxes
Michel-Edouard Leclerc, le patron du groupe d'hypermarchés, lance un appel aux candidats à la présidentielle, mercredi. Il souhaite une baisse des taxes sur le prix des carburants pour maîtriser la hausse. "Que ce soit François Hollande, Nicolas Sarkozy ou un autre, (...) il faut que les pouvoirs publics disent : 'passé un certain seuil, nous arrêterons de collecter l’impôt'", développe-t-il sur Europe 1.
"Là-dessus, je trouve que le politique ne dit pas assez clairement son message. Si le prix du carburant flambe, l’Etat engrange. A un moment donné, c’est lui qui ponctionne le pouvoir d’achat et pas simplement les gens de l’Opep. C’est gros sur la facture : transports, énergie. S’il continue d’être en augmentation, l’Etat devra bloquer le prix des carburants", a-t-il estimé.
• Sarkozy veut faire jouer la concurrence
"Le degré de populisme et de démagogie est dépassé", a réagi dans la foulée Nicolas Sarkozy, toujours sur Europe 1. Face à la hausse quasi continue du prix de l'essence, le président candidat conseille aux consommateurs de faire jouer la concurrence entre les distributeurs.
Il rejette surtout de nouveau toute idée de réduire la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) : "Si je retire 2 centimes par litre de la TIPP, c'est 1 milliard de déficit. (...) "Ce milliard, qui le paierait, si ce n'est le contribuable ?"
• Hollande moqué pour son blocage temporaire des prix
Nicolas Sarkozy a également brocardé mercredi son adversaire socialiste à la présidentielle, François Hollande, qui propose un blocage temporaire du prix de l'essence. "J'entends M. Hollande dire qu'il va bloquer les prix du pétrole. Mais enfin, c'est à pleurer !, s'emporte le chef de l'Etat. Il va bloquer quoi ? Il va dire à l'Arabie saoudite, à l'Iran, aux producteurs de pétrole : Attention j'arrive avec mon petit costume et je vais bloquer les prix ?' Qui peut croire une fable pareille ?"
• Total avait prévenu
Le super à 2 euros le litre était-il inéluctable ? "Cela ne fait aucun doute", avait répondu le directeur général de Total dans un entretien au Parisien, le 12 avril 2011. Pour Christophe de Margerie, "la vraie question" était alors "quand ?". Et le pétrolier d'ajouter : "Il faut espérer que cela n'arrive pas trop vite, sinon les conséquences seront dramatiques."
Le lendemain, Nicolas Sarkozy avait dénoncé les propos du patron du groupe. "Les propos de M. de Margerie sur le litre à 2 euros sont indécents", avait-il déclaré, selon des députés UMP reçus à l'Elysée. "Je vais m'en occuper !" Pourtant, près d'un an après l'avertissement de Christophe de Margerie, le président candidat a beaucoup critiqué mercredi et peu proposé sur le sujet.
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