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Fillon avance la réforme des retraites et gèle le salaire des ministres

Le premier ministre François Fillon a annoncé ce midi le nouveau plan de rigueur préparé le week-end dernier. 

Article rédigé par franceinfo
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François Fillon, François Baroin et Valérie Pécresse à la sortie d'une réunion à l'Elysée consacrée au second plan d'austérité, samedi 5 novembre 2011. (FRANCOIS GUILLOT/AFP)

Le premier ministre François Fillon a annoncé lundi 7 novembre le nouveau plan de rigueur préparé le week-end dernier. Son objectif : faire "économiser 115 milliards d'euros à l'Etat pour parvenir à zéro déficit en 2016".

Fillon : 115 milliards d'euros d'économie et équilibre d'ici 2016 (FTVi)
 

Ce nouveau tour de vis est la conséquence directe de la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2012 (1 % contre 1,75 % attendu auparavant), qui oblige à trouver "six à huit milliards" supplémentaires.

FTVi fait le point sur les mesures annoncées pour réduire le déficit de l'Etat et garder le fameux triple A, qui autorise la France à emprunter à moindre coût.

• La réforme des retraites accélérée. Comme annoncé dimanche par Les Echos, le gouvernement a choisi d'accélérer la mise en œuvre de la réforme en réduisant la période de transition, afin d'économiser plusieurs milliards d'euros. L'âge légal de 62 ans entrera ainsi en vigueur dès 2017, au lieu de 2018. Cela devrait "se traduire par quelques mois d'activité supplémentaire pour les générations nées entre 1952 et 1956", selon Fillon.

Fillon : L'application de la réforme des retraites avancée d'un an, à 2017 (FTVi)
 

•  La TVA à 7 %. Autre confirmation : le relèvement du taux réduit de TVA, qui passe de 5,5 à 7 %. Cela ne concernera toutefois pas les "produits de première nécessité", comme l'alimentation, a précisé le premier ministre. En revanche, certains secteurs qui bénéficiaient du taux réduit, comme la restauration et la rénovation de logements, sont concernés.

Invité dimanche sur Europe 1, Alain Juppé avait estimé que la TVA était un impôt "bon pour l'emploi". "Ce sont les plus modestes qui en profitent, ceux qui cherchent du travail", avait alors plaidé le ministre des Affaires étrangères

• Nouveau coup de rabot dans les niches fiscales. Afin d'économiser "2,6 milliards d'euros", François Fillon a annoncé la poursuite de "l'effort de réduction des niches fiscales", dont la suppression du dispositif Scellier. Ce dernier est accusé d'avoir "contribué à pousser à la hausse les prix du logement".

• L'impôt sur les sociétés augmenté. Le premier ministre a annoncé une majoration temporaire de 5 % de l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises. Seront concernées celles "dont le chiffre d'affaires est supérieur à 250 millions d'euros" par an, a-t-il précisé. L'État attend un milliard de recettes complémentaires par an grâce à cette mesure, indique Le Figaro.

• Les comptes de la sécurité sociale redressés. "Nous avons décidé de ramener l'Ondam, c'est-à-dire la progression des dépense de l'assurance maladie à 2,5 % à partir de 2012, au lieu des 2,8 % qui avaient été initialement fixés", a déclaré le premier ministre. "En matière de maîtrise des dépenses de santé, c'est un effort supplémentaire de 700 millions d'euros qui sera accompli".

• L'augmentation des prestations sociales gelée à 1 %. Hors minima sociaux et revenus de remplacement, l'augmentation anuelle sera gelée à 1 % pour 2012-2013. Ce niveau correspond au taux de croissance espéré par le gouvernement.

• Baisse du train de vie de l'Etat, les salaires de l'exécutif gelés. "Lorsque j'indique que le budget 2012 est l'un des plus rigoureux depuis 1945, c'est parce que depuis 1945 aucun budget de l'Etat n'a baissé s'agissant des dépenses", a souligné Fillon. Il a annoncé une économie supplémentaire de 500 millions d'euros sur les dépenses de l'Etat en 2012, ce qui porte l'effort à 1,5 milliard d'économies supplémentaires par rapport à 2011.

Plus symbolique, il a également annoncé le gel du salaire du président de la République et des ministres jusqu'au retour à "l'équilibre strict" des finances publiques.


 

L'ensemble de ces mesures est détaillé dans le compte-rendu du conseil des ministres, disponible sur le site de l'Elysée.

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