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Parcoursup : les débuts à tâtons de la plate-forme qui succède à Admission post-bac

La plate-forme internet Parcoursup réservée aux lycéens de terminale fait sa rentrée lundi. Elle succède à la très controversée APB. Objectif : mettre fin au tirage au sort, jugé injuste. La plate-forme a été créée dans l'urgence et annonce une réforme a minima.

Article rédigé par Solenne Le Hen, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le Salon Postbac à la Grande Halle de la Villette, le 12 janvier 2018. (MAXPPP)

Les élèves de terminale peuvent à partir de lundi 15 janvier se connecter sur Parcoursup et ainsi se renseigner sur les 13 000 formations post-bac qui y sont recensées. Dans une semaine, ils pourront émettre leurs voeux. Parcoursup succède à la très controversée APB (Admission post-bac). Objectif : mettre fin au tirage au sort, jugé injuste. La plate-forme a été pondue dans l'urgence, en quelques semaines à peine. Mais les lycées et les universités ne suivent pas le rythme. Les règles s'écrivent au fur et à mesure. Le gouvernement, les universités, les lycées naviguent à vue. 

Parcoursup, réforme a minima en vue : les explications de Solenn Le Hen

Trop tôt pour évaluer les élèves

Dans les lycées, il y a déjà du retard. Le deuxième professeur principal spécialisé dans l'orientation qui devait être nommé pour chaque classe de terminale le mois dernier n'est souvent pas encore désigné et les deux semaines dédiées à l'orientation ne verront sans doute jamais le jour cette année.

Certains enseignants sont réticents. Ils doivent délivrer un avis, consultatif, lors du conseil de classe du deuxième trimestre. Mais Benoît Teste, du syndicat Snes, estime que les professeurs ne sont pas compétents pour juger de l'avenir de leurs élèves, et que cette réforme instaure la sélection. Benoît Teste conseille donc à ses collègues de donner un avis "favorable" à tous les lycéens. "Dans la plupart des conseils de classe de 2e trimestre, il faudra effectivement que des avis non bloquants soient émis par les enseignants parce que le principe du libre accès à l’université, on y tient, on y est attaché", explique-t-il. Mais c'est surtout le baccalauréat qui sera déterminant pour l'avenir du lycéen, selon lui.

Pour nous le seul attendu, c’est le bac, c’est lui qui vérifie que vous avez accès à l’université

Benoît Teste (Snes)

franceinfo

De nombreuses universités disent qu'elles n'auront jamais le temps, l'argent ni le personnel nécessaires pour étudier tous les dossiers des élèves et leur répondre en seulement deux mois au printemps. Et pas le temps ni les moyens non plus d'instaurer des remises à niveau pour les plus faibles. C'était pourtant l'une des mesures emblématiques de cette réforme.  

Le pari de la meilleure orientation

La procédure d'accès à l'université entend réintroduire de l'humain. Une fois que les élèves auront entré leurs souhaits de filières, dix voeux et dix sous-voeux maximum, et fini l'algorithme. Ce sont les universités qui vont étudier leurs demandes et répondre à chacune d'entre elles.

Ensuite, contrairement à l'an dernier, ces réponses tomberont au fil de l'eau, et plus par vagues, à partir du 22 mai 2018, c'est-à-dire environ trois semaines avant les épreuves du bac. Le ministère de l'Enseignement supérieur espère que 70% des élèves seront fixés avant l'examen. Enfin, la sélection n'est pas instaurée sur le papier, car dans les filières non sélectives on ne dira jamais clairement "non" à un élève. Mais, dans les filières en tension, des bacheliers pourraient à la fin de la procédure se retrouver sur le carreau, faute de place.

Cette année, le ministère de l'Enseignement supérieur espère caser tout le monde en ouvrant 22 000 places supplémentaires et en pariant sur une meilleure orientation des élèves. Le gouvernement espère en effet qu'ils ne se précipiteront pas tous vers seulement une poignée de filières, comme en 2017.

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