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Police : les hommes en bleu ont le blues

Selon une étude indépendante présentée par le syndicat Alliance, mercredi 6 février, sept policiers sur dix souffrent d'un manque de reconnaissance. Un malaise qui se traduit à plusieurs niveaux. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des motards de la police nationale stationnés près d'une aire d'autoroute à Cestas, près de Bordeaux (Gironde), le 2 avril 2010. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Les hommes en bleu ont le "blues". Sept policiers sur dix affirment souffrir de manque de reconnaissance, selon une étude menée par le Centre de recherche en management (CRM/CNRS) de Toulouse entre mai 2011 et janvier 2012. Une synthèse de ce travail a été présentée mercredi 6 février par le syndicat Alliance, qui réclame l'ouverture d'une discussion au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Au total, quelque 6 000 gardiens de la paix et brigadiers (sur 130 000) ont participé à l'étude, en répondant anonymement à plusieurs questions sur leurs conditions de travail. "Suffisant pour être pris au sérieux", expliquait le blog Enquête en cours, dès lundi. Francetv info était aussi allé rencontrer des policiers en souffrance au centre Le Courbat (Indre-et-Loire), où ils sont aidés par leurs collègues pour surmonter leur malaise et leurs doutes

La presse et la justice pointées du doigt

L'étude du Centre de recherche en management, cité par Le Parisien et Le Figaro, indique que les policiers ont le sentiment que la presse et les médias dévalorisent leur rôle dans la société (87,1%). La justice n'est pas épargnée, puisqu'elle est accusée de discréditer le travail des policiers "en relâchant les délinquants trop rapidement" (85,8%). Trois quarts d'entre eux restent "fiers" d'appartenir à la police mais 10% sont "au bout du rouleau", retient Le Figaro.

La défiance de la population, facteur de tension

Le Figaro insiste également sur la "défiance" de la population, "facteur de 'stress professionnel'", qui se "traduirait par une cadence de 3 à 5 attaques verbales ainsi qu'une ou deux agressions physiques en moyenne tous les six mois". A 59%, les policiers estiment avoir une "mauvaise image auprès de la population." 55% d'entre eux craignent, en retour, que leur travail "ne les endurcisse émotionnellement", relève Le Parisien.

"La police est devenue une machine"

"Cette étude montre qu'il y a un vrai 'blues' des policiers, a estimé Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance. Elle montre qu'il y a des dysfonctionnements de management qui créent du stress, que les policiers ont le sentiment d'être abandonnés par leur hiérarchie." Son adjoint, Frédéric Lagache, va plus loin. "La police est devenue une machine qui ne met plus l'humain au centre." Le syndicat a déjà émis des propositions il y a plusieurs mois, qui seront discutées lors des Assises de la formation de la police nationale, le 7 février. Il espère aussi une réponse du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

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