La prière de l'Assomption contre le mariage des homos fait polémique
Elle a été prononcée pour la première fois à Notre-Dame de Paris, mardi soir. L'occasion pour l'Eglise catholique de réaffirmer ses positions sur les questions de société.
SOCIETE - Mariage des homosexuels, austérité et euthanasie : ces trois thèmes de société sont abordés dans la prière universelle proposée par le cardinal André Vingt-trois pour la fête catholique de l'Assomption (la fête de la Vierge), mercredi 15 août. Une dimension sociétale et politique qui fait polémique. Cette prière a été prononcée pour la première fois mardi soir à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
La prière s'adresse notamment à "ceux qui ont été récemment élus, pour que leur sens du bien commun de la société l'emporte sur les requêtes particulières". Elle invite à prier pour "que les familles en attente légitime d'un soutien de la société ne soient pas déçues", et "pour que les enfants cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère". En creux, l'ouverture du mariage aux homosexuels est donc dénoncé.
"L'Eglise est contre, ce n'est pas un scoop"
Selon la Conférence des évêques de France, citée par Le Parisien, cette prière devrait être reprise par la grande majorité des prêtres, mercredi. "Ce n'est un scoop pour personne pour personne que de dire que l'Eglise s'oppose au mariage homosexuel", a commenté son porte-parole sur France Inter, Bernard Podvin. Une formule qu'il a répété sur BFMTV, rappelant que le texte est "d'abord consacré aux victimes de la crise sociale" :
Cette "prière pour la France" est l'occasion pour de nombreux représentants de l'Eglise de clarifier leur position sur le sujet. Ainsi, l'évêque de Nice, Mgr Louis Sankalé, rappelle-t-il à Nice Matin pourquoi il s'oppose au mariage pour tous. "Je dis non parce que le mot ne convient pas, explique-t-il. Certains parlent de Pacs, d'autres d'union... Après le baptême, le mariage... Il reste encore cinq sacrements auxquels on voudra attacher un autre sens ! Non, alors qu'aujourd'hui on observe un renouveau du mariage".
Quelques réticences chez les catholiques
Tous les catholiques soutiennent-ils l'initiative ? Pour Jérôme Vignon, président des Semaines sociales de France, la prière est "cohérente" sur le fond, mais il craint que son intention profonde soit mal interprétée. "L'Eglise doit faire attention à sa manière de s'exprimer", concède-t-il à La Croix. Même nuance au Secours catholique, qui regrette le nom du texte, "prière pour la France", "qui peut être désagréablement interprété par ceux qui y verront un lien avec le Front national".
A Paris, la grand-messe, célébrée moitié en français, moitié en latin, a réuni 4 600 personnes mardi soir, selon les organisateurs. Aucune manifestation n'a troublé la procession fluviale aux chandelles qui a suivi, où la statue en argent de la Vierge Marie, célébrée lors de la fête de l'Assomption, était en tête d'une flotte de quatorze bateaux-mouches. Elle a été saluée par quelques sifflets, mais surtout par de très nombreux applaudissements de touristes massés sur les ponts enjambant la Seine.
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