Affaire Bettencourt : l'ex-majordome et cinq journalistes définitivement blanchis
En première instance, une relaxe générale avait été prononcée en faveur des cinq journalistes et de l'ex-majordome, mais le parquet de Bordeaux avait fait appel.
C'est l'épilogue d'un énième procès de l'affaire Bettencourt. La justice bordelaise a relaxé en appel, jeudi 21 septembre, cinq journalistes poursuivis pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" de Liliane Bettencourt. Elle estime aussi que son ex-majordome, Pascal Bonnefoy, 53 ans, a enregistré illégalement la milliardaire pour la protéger et n'était donc "pas pénalement responsable".
En première instance, une relaxe générale avait été prononcée en faveur des cinq journalistes et de l'ex-majordome, mais le parquet de Bordeaux avait fait appel. Liliane Bettencourt, partie civile qui "n'avait formulé aucune demande en première instance", n'a pas non plus suivi l'appel du parquet, "acquiesçant donc au jugement et à cette relaxe" générale. Deux arguments martelés par les avocats des six prévenus lors du procès en appel, en juin. De simples amendes de principe avaient finalement été requises en appel contre les six prévenus.
Le "caractère décisif" des enregistrements de l'ex-majordome pour "la recherche de la vérité"
Pascal Bonnefoy était poursuivi pour avoir enregistré à son insu la milliardaire à son domicile entre mai 2009 et mai 2010. Ces écoutes avaient servi à poursuivre certains proches de la vieille dame pour "abus de faiblesse". Des extraits de ces enregistrements avaient ensuite été retranscrits par Médiapart et Le Point en juin 2010. Ils révélaient notamment la santé déclinante de Liliane Bettencourt, mais aussi des soupçons de fraude fiscale et d'immixtions politiques. Ces écoutes clandestines avaient fait basculer un simple conflit de famille en une affaire d'Etat. Une plainte pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" avait alors été déposée.
Outre Pascal Bonnefoy, étaient également poursuivis pour Mediapart Edwy Plenel, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, et pour Le Point le journaliste Hervé Gattegno et son directeur de publication de l'époque, Franz-Olivier Giesbert. Dans son arrêt, la cour d'appel a considéré que les journalistes n'avaient "pas eu intention de porter atteinte à l'intimité de la vie privée" de l'héritière de L'Oréal. Les enregistrements relayés par la presse, ont même eu, aux yeux des juges, "un caractère effectivement décisif (...) pour la recherche de la vérité" dans l'affaire Bettencourt.
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