Harcèlement sexuel : cinq nouveaux témoignages accablants contre Denis Baupin
Après leurs premières révélations il y a trois semaines, Mediapart et France Inter ont publié de nouveaux récits à charge contre le député écologiste.
Les langues se délient contre Denis Baupin depuis les accusations de harcèlement sexuel qui pèsent sur lui. Après leurs premières révélations il y a trois semaines, Mediapart et France Inter publient, lundi 30 mai, cinq nouveaux témoignages à charge contre le député écologiste. Deux de ces témoignages ont été recueillis à visage découvert. C'est le cas de celui de Geneviève Zdrojewski, qui a travaillé entre 1997 et 1998 au cabinet de Dominique Voynet, alors ministre de l'Environnement, tandis que Denis Baupin était l'un de ses conseillers.
Elle raconte avoir été agressée physiquement "à deux reprises". "La première fois, il est entré dans mon bureau rapidement, de façon tout à fait inattendue, et il s’est jeté sur moi. Je me suis mise à crier. Il m’a dit : 'Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre.' Moi j'ai dit : 'Mais c'est insupportable. Stop, arrête.' J'étais furax. Donc il est sorti", se souvient Geneviève Zdrojewski. La deuxième fois, c’était dans les toilettes. "Il m'a plaquée contre le mur, avec les mains sur mes seins, et pour essayer de m’embrasser. Les deux fois, c’était brutal et sexuel", affirme-t-elle.
"Il a tenté de m'embrasser par tous les moyens"
Les deux médias relaient également le témoignage anonyme d'une femme présentée comme "une jeune dirigeante" du parti écologiste à cette époque. Elle se souvient d'un repas lors duquel elle était assise en face de Denis Baupin. "Il me faisait du pied ; il a même enlevé sa chaussure pour atteindre mon entrejambe", dit-elle. Puis Denis Baupin l'a attiré dans son bureau en lui faisant croire qu'elle y avait reçu un fax. "A peine entrée dans son bureau, c’est une pieuvre qui m’a sauté dessus. Il a essayé de m’embrasser par tous les moyens. Je me suis débattue... Et bien sûr, il n’y avait pas de fax", témoigne-t-elle.
Autre cas relayé, celui de Laurence Mermet, qui a occupé un poste à la mairie de Paris entre 2002 et 2004 sous la responsabilité de Denis Baupin, alors adjoint aux Transports. Elle raconte qu'à l'occasion d'une réunion politique des Verts, l'élu est venu s'asseoir sur un siège derrière elle avant de lui "caresser la nuque avec insistance, sans aucune ambiguïté quant au registre de ses gestes, on ne peut plus intime".
"Ça va pas Denis ?"
Une autre femme, militante écologiste, témoigne d'un geste déplacé de Denis Baupin à l'occasion d'une conférence de presse lors des législatives de 2012. "Denis est arrivé. Il m'a fait la bise en appliquant sa main gauche sous mon sein droit", relate-t-elle, se souvenant de lui avoir lancé un "Ça va pas Denis ?". "Il a répondu : 'C'est pour faire réagir ton compagnon'", rapporte-t-elle.
Enfin, une jeune journaliste de radio dit avoir reçu de nombreux messages, qui n'étaient pas à caractère sexuel, mais qui n'avaient pas lieu d'être, "du type : 'Vous travaillez jusqu’à quelle heure ?' 'Ah mais vous travaillez tard…' Jusqu’à 21 heures ou 22 heures, le 31 décembre, cela n’arrêtait pas..."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.