Cet article date de plus d'onze ans.
"L'Etat doit faire le ménage dans la haute administration fiscale"
Rémy Garnier, ancien inspecteur du fisc, a dès 2008 soulevé l'hypothèse d'un compte "caché" de Jérôme Cahuzac. Il pointe de "graves dysfonctionnements" dans l'administration.
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Rémy Garnier est un ancien inspecteur du fisc du Lot-et-Garonne. Il y a presque cinq ans, il a écrit un mémoire sur l'hypothèse d'un compte en Suisse appartenant à Jérôme Cahuzac. Le fonctionnaire estime avoir été mis à l'écart par son administration pour avoir consulté sans autorisation les dossiers de plusieurs personnalités, dont celui de l'ex-ministre du Budget et ex-député du département.
Actuellement, Rémy Garnier, en retraite, rédige un livre en plusieurs tomes, dit-il, sur les dysfonctionnements de l'administration fiscale. A n'en pas douter, l'homme livre là un combat qu'il considère comme la cause de sa vie. Une vie qui a croisé celle d'un ancien chirurgien engagé en politique. Pour francetv info, Rémy Garnier confie ses réactions après les aveux de Jérôme Cahuzac.
Francetv info : Vous êtes la première parole "officielle" à avoir soulevé l'hypothèse d'un compte suisse de Jérôme Cahuzac ?
Rémy Garnier : Si l'on peut dire. Le 11 juin 2008, j'ai rédigé un mémoire qui suggérait l'hypothèse d'un compte en Suisse dont Jérôme Cahuzac était le propriétaire. A cette époque, j'étais au placard, comme on dit. Mon travail consistait à faire de la recherche, c'est-à-dire à sélectionner des dossiers pour ensuite les soumettre à une véritable vérification effectuée par les collègues de l'administration fiscale. En fait, ce document sur Jérôme Cahuzac faisait partie d'un mémoire destiné à plaider ma cause dans le cadre d'une procédure disciplinaire engagée contre moi. Ces démêlés avec l'administration ne sont du reste toujours pas réglés.
Je ne vais pas m'acharner sur un homme à terre. Il a avoué et demandé pardon. Déjà dans une interview à Sud-Ouest, il avait fait un pas vers moi en reconnaissant que, dans mon parcours, on m'avait tendu un piège. En fait, ma colère est tout autre. J'attends que les plus hautes autorités de l'Etat fassent le ménage dans la haute administration fiscale. J'ai révélé de très graves dysfonctionnements dans cette administration. Tous les ministres prétendent découvrir le dossier Cahuzac, c'est donc - s'ils disent vrai - que des hauts fonctionnaires ont bloqué la connaissance des éléments en leur possession.
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