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Les trois expressions clés de l'interview de Cahuzac

"Faute morale", "folle bêtise" ou "part d'ombre", des expressions répétées par l'ex-ministre sur BFMTV et dont l'emploi ne doit rien au hasard.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Jérôme Cahuzac à la porte des juges du pôle financier, à Paris, le 2 avril 2013. (MARTIN BUREAU / AFP)

Mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale", l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac a annoncé qu'il quittait son siège de député du Lot-et-Garonne, mardi 16 avril, lors d'un entretien sur BFMTV. Interrogé sur la fraude dont il est accusé, sur les sommes en jeu, sur ce que savaient François Hollande et le gouvernement, Jérôme Cahuzac a martelé quelques éléments de langage, dont certains ont déjà été employés dans l'histoire récente.

Une "faute morale", pas de "fraude"

"La faute morale ne me permet pas de rester député", a avoué l'ancien ministre sur BFMTV. "Faute morale" a été répétée une dizaine de fois tout au long de l'entretien. A aucun moment, Jérôme Cahuzac ne parle de fraude, comme le note l'avocate Marie-Anne Soubré, sur Twitter.

Avant lui, un autre homme a confessé une "faute morale" : Dominique Strauss-Kahn, à propos de ce qui s'est passé avec Nafissatou Diallo au Sofitel de New York. Si leurs situations sont très différentes, les deux socialistes sont tous deux aidés par la même conseillère en communication, Anne Hommel, ancienne de l'agence Euro-RSCG. Elle faisait déjà partie de l'équipe de DSK dans la tempête qui a suivi l'affaire du Sofitel.

Une "folle bêtise"

"J'ai commis une folle bêtise, une folle erreur, il y a près de vingt ans", a reconnu Jérôme Cahuzac au sujet de son compte à l'étranger. "Par définition, une folie et une bêtise sont difficilement explicables. Ne me demandez pas de l'expliquer, on est ici dans l'irrationnel", a poursuivi l'ancien ministre du Budget, allant jusqu'à déclarer que ce compte lui était sorti de la tête : "Les choses ne sont pas si rationnelles, j'ai tellement occulté [ce compte] que je me suis menti à moi-même. Je l'avais oublié"

Là encore, l'expression pourrait bien être signée Anne Hommel. Voire même Stéphane Fouks, le patron d'Euro-RSCG, se demandent les observateurs qui ont commenté l'intervention de l'ancien ministre sur Twitter. 

Une "part d'ombre"

Le thème de l'irrationnel, Jérôme Cahuzac l'a filé en évoquant "une part d'ombre""Qui n'a pas une part d'ombre ? Et une part d'ombre, c'est parfois douloureux", a-t-il dit. "J'ai tout fait pour la repousser et j'ai cru qu'en travaillant comme j'ai pu le faire, je pourrais la réduire."

Le recours à cette expression n'est peut-être pas anodine. Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, le site d'informations à l'origine des révélations sur l'affaire, a signé un livre intitulé La Part d'ombre, rappelle Le Lab.

De son côté, le chroniqueur judiciaire de France Inter a ironisé sur Twitter sur cette expression. Selon lui, Jérôme Cahuzac sous-entend qu'il n'est pas totalement responsable de ses actes :

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