Attentat de Karachi : les survivants vont témoigner
Blessés lors de l'attaque de 2002, ils reprochent à leur employeur, la Direction des constructions navales (DCN), de ne pas avoir tenu compte d'une "menace explicite contre la France".
Près de dix ans après les faits, ils vont de nouveau avoir la parole. Les survivants de l’attentat de Karachi (Pakistan), qui a coûté la vie à quinze personnes le 8 mai 2002 et qui a donné son nom au scandale politico-financier, vont témoigner devant la justice à partir de mardi 10 janvier. Ils n’ont pour l’instant été entendus qu’une seule fois, juste après l’attentat.
Les survivants de l'attentat ont porté plainte le 16 octobre 2011 contre leur employeur, la Direction des constructions navales (DCN). Ils lui reprochent de ne pas avoir tenu compte d'une "menace explicite contre la France". Selon eux, l'ambassade française à Islamabad, la capitale pakistanaise, avait été informée en février 2002 de cette menace. Pour appuyer leurs arguments, ils mettent en avant le témoignage d'un membre du Service de coopération technique international de police (SCTIP), qui dit avoir donné l'alerte, dès le 12 avril 2002.
"La DCN doit rendre des comptes"
Gilles Sanson est l'un des survivants de l'attentat qui ont porté plainte pour "blessures involontaires". Il doit être entendu par les policiers de la Brigade de repression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Il accuse la DCN d'avoir délibérement mis en danger sa vie, dans un entretien publié mardi par Aujourd'hui en France/Le Parisien. "L'enquête m'a appris que les autorités françaises, ainsi que notre employeur, connaissaient parfaitement les menaces qui pesaient sur nous, affirme Gilles Sanson. Aucune consigne de sécurité particulière ne nous a jamais été donnée." "Notre bus partait tous les matins à la même heure et empruntait le même trajet, a-t-il ajouté. Je veux que la DCN nous rende des comptes", ajoute-t-il.
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