: Vidéo Entrée du Qatar dans le capital d'Areva : quand Anne Lauvergeon s’oppose à Sarkozy
En 2009, le gouvernement français pense qu’il y a urgence à réformer la filière nucléaire. Parmi les investisseurs pressentis pour acheter les mines d'uranium, le Qatar. Anne Lauvergeon, patronne du géant Areva, s’y oppose… Extrait d'une enquête de "Pièces à conviction".
Le Qatar est un émirat désertique riche de plusieurs centaines de milliards de dollars grâce à ses exportations de gaz. Et en 2009, c'est l'un des investisseurs pressentis par le gouvernement français pour acheter les mines d'uranium d'Areva en Afrique. L'émir Tamim ben Hamad Al Thani est un ami de Nicolas Sarkozy. Il a d'ailleurs été le premier chef d'Etat étranger reçu à l'Elysée en 2007. Mais pour Anne Lauvergeon, patronne du géant français du nucléaire, autoriser le Qatar à investir dans les mines d'uranium d'Areva reviendrait à brader l'indépendance énergétique de la France. Dans un communiqué publié en novembre 2010, les représentants du personnel d’Areva jugent ce projet inacceptable. Pour l'Elysée, Anne Lauvergeon est devenue un problème.
"Anne Lauvergeon était un obstacle"
L’Elysée cherche à se séparer d'Anne Lauvergeon. Claude Guéant, alors secrétaire général, explique : "La question s'est posée quand madame Lauvergeon, très clairement, affichait son refus des positions qui étaient définies par le gouvernement. C'est difficile de la part d'un gouvernement d'accepter que la patronne d'une entreprise publique se mette dans cette situation."
Pour le journaliste Pierre Péan, "Anne Lauvergeon était un caillou, un obstacle à une définition d'une nouvelle politique nucléaire. Areva tel qu'il a été imaginé par Anne Lauvergeon ne convenait plus au nouveau Meccano industriel". Dans l'ombre des grandes manœuvres orchestrées depuis l'Elysée, Anne Lauvergeon va devenir la cible d'opérations secrètes...
Extrait de "Areva, les secrets d'une faillite", une enquête de Pascal Henry diffusée dans "Pièces à conviction" le 19 octobre.
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