Affaire Griveaux : Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo renvoyés en correctionnelle
L'artiste russe et sa compagne sont soupçonnés d'avoir diffusé en 2020 des images à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors secrétaire d'État. Ces documents avaient entraîné le retrait de sa candidature à la mairie de Paris.
L'artiste russe
Un geste revendiqué comme "art politique"
Les juges d'instruction estiment, avec le ministère public, que l'implication des deux suspects dans l'atteinte à l'intimité de la vie privée est claire, puisqu'Alexandra de Taddeo reconnaît avoir enregistré les vidéos éphémères envoyées par Benjamin Griveaux en 2018 et puisque Piotr Pavlenski reconnaît les avoir récupérées pour les diffuser et même le revendique comme un geste d'"art politique", pour dénoncer les contradictions entre les discours et les actes de Benjamin Griveaux.
Le texte qui accompagnait les photos sur son site internet faisant notamment référence à une déclaration de l'épouse du porte-parole du gouvernement qui vantait dans Paris Match la franchise de son mari dans un monde politique rempli d'hypocrisie. "L’instruction a été inutilement longue, mon client est impatient de pouvoir s’exprimer devant le tribunal", a réagi l'avocat de l'activiste russe, Me Yassine Bouzrou, mardi à franceinfo.
Non-lieu concernant l'avocat Juan Branco
En revanche, les juges mettent en doute les déclarations d'Alexandra de Taddeo quand elle dit qu'elle n'était pas informée du projet de son compagnon. Ils notent que le site "Pornopolitique" était financé par une association qu'elle présidait, qu'elle a écrit plusieurs messages laissant penser qu'elle savait ce que l'activiste russe allait faire et qu'en supprimant tous les documents enregistrés sur son ordinateur, elle avait délibérément fait obstacle à l'enquête. Les juges estiment même qu'il est "permis de s'interroger sur le véritable motif de sa reprise de contact avec Benjamin Griveaux" en janvier 2020, un mois avant la diffusion des images.
Par ailleurs, les juges d'instruction ont décidé d'un non-lieu concernant l'avocat Juan Branco, proche de l'activiste et qui avait déclaré vouloir faire "chuter" Benjamin Griveaux. Selon les juges, de "nombreux éléments laissent penser" qu'il a joué un rôle, mais les investigations n'ont pas permis de le prouver. Sur ce point, Me Yassine Bouzrou, qui représente aussi Juan Branco, réaffirme à franceinfo que son client s'était "contenté de faire son travail" en représentant Piotr Pavlenski dans un premier temps. Il estime que "le non-lieu, qui s'imposait, démontre que les surveillances et les investigations qui ont visé Monsieur Branco constituent une grande atteinte à l'exercice de la profession d'avocat".
Sollicité par franceinfo, l'avocat de Benjamin Griveaux n'a pas souhaité faire de commentaire.
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