Candidat PS en Seine-et-Marne, Olivier Faure fait campagne sur la France périurbaine
Le candidat socialiste dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne, Olivier Faure, a décidé de faire campagne dans le RER. Son objectif : parler à ces Franciliens de la grande couronne qui sont de plus en plus tentés par le vote FN. Reportage.
Ils ont l'impression d'être les "laissés-pour-compte" des pouvoirs publics. Sur le tronçon Lieusaint-Moissy - Le Mée du RER D, près de la ville de Sénart, les "périurbains" se pressent pour attraper leur train dès l'aube. Pas question d'en rater un, faute de quoi ils risquent d'arriver en retard au travail à Paris.
L'ancien chargé de mission responsable du suivi de l'opinion pour la campagne présidentielle de François Hollande, Olivier Faure l'a bien compris. dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne nouvellement créée, celui qui est aussi le conseiller politique du Premier ministre se présente comme le candidat des "périurbains".
Posté à l'entrée des gares ou déambulant dans les wagons du RER, Olivier Faure va à la rencontre des usagers avec un message bien rôdé.
"On a remplacé le porte-à-porte par le banquette-à-banquette pour dire aux électeurs qu'on a compris leur situation, assure-t-il. Ici, les gens font deux à trois heures de transport par jour pour aller travailler à Paris et personne ne s'est jamais soucié de leurs préoccupations. La France populaire, elle est ici."
Des classes moyennes tentées par le vote frontiste
Le secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée nationale entend donc apporter ses solutions, au nom de l'égalité des territoires.
Car dans cette circonscription acquise à la gauche depuis le redécoupage de 2008, cette classe moyenne souffre de l'endettement, des dépenses de transports et de l'abandon des services publics de proximité.
"Ça fait 38 ans que je prends le RER, c'est la première fois que je croise un politique", s'enthousiasme Jean-Pierre, assis à la fenêtre.
Il faut dire que le risque est grand de voir ces électeurs pencher pour le Front national. Laurence, la cinquantaine, travaille à La Défense. Affirmant "avoir des idées de gauche", elle a voté pour l'extrême droite au premier tour de la présidentielle et est tentée de s'abstenir dimanche prochain.
"Tous les jours, c'est la galère, souffle-t-elle. On arrive à un moment où on voit qu'il n'y a plus grand monde pour défendre nos intérêts."
Enclavement
Dans le domaine des transports en effet, la Seine-et-Marne est un peu l'enfant pauvre du Grand Paris.
Trop tard pour Olivier Faure, le projet est déjà dans les tuyaux, d'autant que ces questions relèvent en grande partie de la région.
Qu'à cela ne tienne, le candidat socialiste veut mettre en place des RER D semi-direct vers Paris, donner la priorité à un plan de rénovation des transports franciliens et faire aboutir le projet de gare TGV à Lieusaint-Moissy.
"C'est en Ile-de-France que 60 % des voyages journaliers ont lieu. Or, le budget consacré aux transports en commun franciliens dépasse à peine 40 % du budget national des transports publics, dit Olivier Faure. Il faut mettre le paquet là où on en a besoin".
Son adversaire UMP, Cathy Bissonnier, partage ce point de vue. Celle-ci fait aussi campagne devant les gares du RER D. Arrivée en deuxième position avec 21,3% des suffrages au premier tour, elle se prépare à un duel gauche - droite classique face à Olivier Faure (47,3%).
"L'urgent, c'est plutôt de pouvoir localiser l'emploi à Sénart, juge-t-elle. La ville est restée enclavée. Il faut dire que jusque dans les années 2000, le clivage gauche - droite a pesé sur les décisions liées au transport, au détriment de l'intérêt général."
Pas d'incident sur le parcours du RER. Olivier Faure accuse tout de même un peu de retard pour se rendre à son travail… en voiture.
Dans son ensemble, la Seine-et-Marne a voté pour Nicolas Sarkozy à 50,7%. Dans la 4e et la 6e circonscription de Seine-et-Marne, Christian Jacob et Jean-François Copé se trouvent en ballotage favorable face à des candidats étiquetés PS-EELV.
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