Comment les ministres utilisent-ils Twitter ?
Twitter, le réseau social de microblogging, gagne en importance comme outil de communication des personnalités politiques. Certains ministres l'ont bien compris. Ils se sont appropriés le phénomène numérique. Mais tous ne sont pas au même niveau.
Utilisé par 3,3 millions de personnes en France, essentiellement des blogueurs, des journalistes et des hommes politiques, constitue un outil de communication essentiel de la campagne de l'élection présidentielle, en raison de sa capacité de résonance auprès des médias traditionnels.
Pourtant ils ne sont pas si nombreux, ces ministres à avoir sauté le pas du 2.0. Une vingtaine d'entre eux utilisent cette plateforme numérique, selon Benoît Raphaël, journaliste co-fondateur du site Le Plus du Nouvel observateur, qui se présente comme créateur de réseau social dans l'émision "La politique c'est Net" du 27 octobre sur Public Sénat.
Outil d'influence
Certains ministres se sont pourtant prêtés au jeu en se mettant au diapason de la twittosphère.
C'est le cas de la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet (, 92 500 abonnés appelés followers), du ministre de la Recherche Laurent Wauquiez (, 53 100 followers) ou du ministre de l'Industrie Eric Besson (, 16 000 followers) qui utilisent Twitter pour ce qu'il est : un réseau social et un outil d'influence.
Mais gare aux erreurs. En octobre, Eric Besson a tweeté un message destiné à être privé : "Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec toi ?" Rapidement repérée, il est remplacé par un agrémenté d'un "lol", typique du langage Internet lorsqu'un utilisateur utilise le ton de l'humour ("Laughing out loud" en anglais pour "rire aux éclats" en français).
Cette interaction - tweet erroné et correction de l'erreur - s'intègre parfaitement aux codes sociaux du réseau. Interpellés sur Twitter, ces ministres n'hésitent pas à répondre, créant ainsi une proximité inédite avec les Français.
Communication politique
Il reste toutefois des limites à cette utilisation exemplaire du réseau social. Impossible pour ces ministres de "live tweeter" une réunion à l'Elysée, comme a pu le faire Lionel Tardy (), lors des par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée, à la suite de la Coupe du monde de football en juin 2010.
L'élu de Haute-Savoie a défendu son droit à faire "passer des informations dans des endroits où les députés ont accès".
Plus généralement, ces twittos aguerris utilisent Twitter pour diffuser des informations et des précisions liées à leur mandat via des liens hypertextes, voire pour faire passer des impressions difficiles à partager en dehors du réseau social.
Les ministres Valérie Pécresse (, 25 600 followers), Frédéric Lefebvre (, 10 500 followers), Luc Chatel (, 8 100 followers), François Baroin (, 8 000 followers) ou encore Xavier Bertrand (, 2 100 followers) ont un compte Twitter et s'en servent essentiellement comme un outil de communication traditionnel, afin de diffuser leur agenda et décrire leur action gouvernementale.
Mardi, toutefois, la porte-parole du gouvernement, Mme Pécresse, a lancé une . Publiant au préalable une série de tweets, qui attaquaient le projet du parti sous la forme d'un quizz inhabituel. Elle y a répondu elle-même sur le ton de la conversation.
Cette utilisation de Twitter montre à quel point le réseau social peut être un outil de communication politique capable de .
Twitter face aux médias de masse
Tous les ministres n'entrent pas dans ces catégories. Certains d'entre eux disposent d'une grande influence, d'après le Twittoscope de Métro-TF1 News-TNS Sofres et Semiocast, mais n'ont qu'un compte inactif. Cette influence est liée au nombre de citations dont ils bénéficient. D'autres ne sont tout simplement pas inscrits sur le réseau social.
François Fillon est ainsi la 18e personnalité du baromètre Twittoscope. Cité 9 500 fois en septembre sur Twitter, il dispose d'un compte protégé (ses tweets ne sont pas visibles pour les non-abonnés), non officiel et inactif. Un résultat semblable à celui de Claude Guéant cité 11 400 fois sur Twitter, sans pour autant avoir de compte officiel.
Il faut dire que les ministres n'ont pas nécessairement besoin de passer par le réseau de microblogging pour avoir de la visibilité. La télévision leur offre une grande capacité de diffusion de leur communication.
Attention toutefois, cette absence sur le réseau social peut coûter cher en crédibilité. Le compte est un faux qui parodie le ministre. Même chose pour son collègue des Affaires étragères avec qui est détourné par le compte .
Sur Twitter, les commentaires acerbes sont plus tendances que les messages de courtoisie.
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