: Vidéo Les défis de la transition énergétique en Europe expliqués par Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières, dans "Avenue de l'Europe"
L'Europe s'est fixé pour 2020 l'objectif d'arriver à 20% d'énergie renouvelable. Est-il tenable ? L'Union européenne est-elle en mesure d'assurer son indépendance énergétique ? Dans "Avenue de l'Europe", le point de vue d'un spécialiste des marchés mondiaux de matières premières, Philippe Chalmin, sur les défis du siècle.
"Nous sommes encore très largement à l'âge du pétrole et du charbon, rappelait ce spécialiste des matières premières dans "Avenue de l'Europe", à quelques jours de la 24e Conférence sur le climat. Nous espérons tous, pour nos petits-enfants, pour ce moment où la population du monde, vers la fin de ce siècle, se stabilisera à 10 milliards d'êtres humains, que nous aurons atteint le temps des énergies à la fois renouvelables et ‘décarbonnées’."
"Entre les deux, il y a un immense fossé qu'il va nous falloir franchir. Et pour moi, l'énergie de référence dans cette sorte de chaînon manquant, c'est incontestablement le gaz naturel, affirmait l'invité de l'émission, le 21 novembre 2018. Le gaz est bien meilleur, tant du point de vue des émissions de CO2 qu'en termes de nuisances environnementales, que le pétrole, et surtout que le charbon."
Philippe Chalmin, professeur à l’université de Paris-Dauphine et fondateur du cercle Cyclope, était venu évoquer avec Véronique Auger les défis de l'indépendance énergétique en Europe. Il réagissait à ces propos du vice-président de la compagnie pétrolière azérie pilotant la construction du pipeline qui va ravitailler en gaz une partie de l'Europe : "Le XXIe siècle ne sera pas le siècle des énergies renouvelables."
"Augmenter la taxe carbone", la "seule réponse" actuellement possible
Ces énergies renouvelables, d'ailleurs, sont-elles vraiment propres ? Nous rendront-elles indépendants ? Philippe Chalmin a passé en revue les principales : l'éolien (relativement peu coûteux), le photovoltaïque (un marché largement investi par la Chine), l'hydroélectricité (un potentiel largement exploité dans les Balkans), les batteries électriques (qui ne règlent pas la question de la dépendance au charbon et nécessitent des métaux stratégiques, tels que cobalt ou lithium, dont l'Europe est dépendante).
"Il faut augmenter la taxe carbone, concluait Philippe Chalmin, sinon le charbon restera la solution pour produire l’électricité la moins chère. C'est la seule réponse que l'on peut faire actuellement."
"Il ne faut pas rêver, avertissait-il. En 2030, nous ne serons pas totalement au renouvelable." Il s'agit donc, selon lui, de bâtir des passerelles : sur le gaz, les renouvelables, mais aussi... "le nucléaire, dont l'avantage carbone est incontestable : il faut être pragmatique, et surtout pas dogmatique".
Une interview diffusée dans "Avenue de l'Europe" le 21 novembre 2018.
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