D’après un sondage Ifop, 29 % des électeurs se déclarent certains de ne pas aller voter
L'abstention toucherait 29 % des électeurs au premier tour, d'après un sondage Ifop publié dimanche pour le JDD.fr et mesurant pour la première fois "l'indice de participation" au scrutin du 22 avril. Le PS a lancé un appel à la mobilisation.
C'était une inconnue il y a moins de six mois, une variable que la crise conditionnait. Depuis dimanche, le taux d'abstention interpelle car il pourrait atteindre un niveau record au soir du premier tour de l'élection présidentielle le 22 avril prochain, avec un indice de 29 %, selon un sondage Ifop pour le JDD.fr.
Ce sondage sur la probabilité de se rendre dans l'isoloir (sur un échelle de 1 à 10, allant de la certitude de ne pas aller voter jusqu'à la certitude inverse) mesure un indice de participation de 71%, pour un indice d'abstention de 29%.
Appel à la mobilisation
Pour ce qui est du critère de la proximité politique, les électeurs se réclamant de la gauche sont ceux qui risquent le plus de bouder les urnes (70% de participation, 30% d'abstention), devant les sympathisants du MoDem (71/29) puis ceux de la droite -UMP et Front national- les plus enclins à participer (75/25).
Le taux d'abstention serait particulièrement élevé (46 %) pour les sympathisants d'Europe Ecologie - Les Verts, en raison de l'accord PS-EELV. En réaction, Noël Mamère s'est inquiété lundi sur France info de l'avenir des circonscriptions réservées à EELV face à la poussée de Jean-Luc Mélenchon.
Même sentiment pour le directeur de la campagne du PS, Pierre Moscovici, qui a lancé la veille un appel à la mobilisation.
"Ce qui est fondamental c'est que François Hollande, dès le 1er tour, dispose d'une force importante pour rassembler autour de sa candidature. Dans cette mesure-là, on ne peut pas laisser l'abstention, la dispersion gagner. La deuxième chose, c'est qu'après, il faut que toute la gauche se rassemble au second tour. Et de ce point de vue-là, j'ai la conviction que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas absent de ce rendez-vous".
Désintérêt pour la vie politique
Cet appel à la mobilisation correspond au "B.a-ba en politique" pour Maurice Leroy (Nouveau centre), ministre de la Ville interrogé par Europe 1. Selon lui, "quand il y a une forte abstention c'est le camp qui se mobilise qui gagne".
Il faut dire que la crise conduit à un désintérêt pour la vie politique. "Avec la crise, on voit s'amoindrir la capacité du politique à peser sur le cours des choses, à changer la vie des gens, à assurer un primat sur l'économie, estime sur France TV info Frédéric Dabi, directeur du département Opinion de l'Ifop. C'est ce qui faisait le lien entre les Français et les hommes politiques et c'est un vrai désenchantement."
Le sondage a été effectué par téléphone les 15 et 16 mars auprès d'un échantillon de 1005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
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