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Depuis 1960, les vœux présidentiels se suivent et se ressemblent

En plus de cinquante ans, l'exercice des vœux du président pour la nouvelle année est devenu une tradition. Sans beaucoup évoluer, de Charles de Gaulle à François Hollande en 2015.
Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Le palais de l'Elysée, où seront enregistrés les vœux de François Hollande ce 31 décembre © Reuters/Charles Platiau)

Depuis les années 1960 et les premiers vœux présidentiels de Charles de Gaulle, on ne peut pas dire qu'il y ait eu de gros changements, même si chaque président a essayé d'adapter l'exercice aux circonstances et à son époque. Sur la forme, ils n'ont pas beaucoup évolué : la plupart du temps, le président est derrière son bureau, à l'Elysée. Le fond reste le même : les vœux sont l'occasion pour le chef de l'Etat, très "père de la nation" ce jour-là, de rappeler des valeurs, de faire quelques annonces - sans trop entrer dans les détails -, de faire passer des messages politiques et d'envoyer quelques piques à ses adversaires.

Les initiatives de Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand

Valéry Giscard d'Estaing a tenté de dépoussiérer l'exercice, assis seul, les jambes croisées, le 31 décembre 1974, à côté de la cheminée. L'année suivante, il est toujours au coin du feu, mais avec sa femme Anne-Aymone : "A tous et à toutes, j'exprime mes vœux très chaleureux. Bonne année à vous tous" , déclarent-ils en chœur. C'est la seule et unique fois que la Première dame apparaîtra dans l'exercice.

François Mitterrand est le seul à avoir délocalisé l'exercice, à Strasbourg, capitale de l'Europe, en 1988. Mise à part cette exception, tous les vœux ont été enregistrés à l'Elysée. Et seul Nicolas Sarkozy s'est risqué à les présenter en direct, en 2007.

La plupart du temps, le président est assis, les mains posées sur un bureau. Jacques Chirac a été le premier à les présenter debout, en 1997. Mais les vœux les plus marquants resteront sans doute ceux de 1994, que François Mitterrand voulait empreints de d'espoir et de spiritualité, quelques mois avant la fin de son mandat et un peu plus d'un an avant sa mort :

"L'an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là où je serai, je les écouterai, le cœur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m'aura si longtemps confié son destin, et plein d'espoir en vous. Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas. Bonne année, mes chers compatriotes. Bonne année et longue vie."

Depuis, le ton est resté très solennel, revenu à la forme originelle de Charles de Gaulle. En 1968, pour ses derniers vœux télévisés, le général avait déclamé : "Françaises, Français, mes meilleurs vœux de nouvelle année, je vous les offre de tout mon cœur. Un cœur que depuis longtemps, permettez-moi de le dire, n'épargne pas les soucis au sujet du sort de la France ; mais qui, je vous l'affirme, est aujourd'hui rempli d'espoir."

Les tacles politiques

Le 31 décembre 1997, en pleine cohabitation avec Lionel Jospin, le président Jacques Chirac profite de ce discours pour envoyer un tacle à son Premier ministre : "Une nouvelle majorité a été élue. (...) Le gouvernement applique sa politique. Mais, responsable de l'avenir la nation, j'interviendrai chaque fois que ses intérêts seront en jeu."

De même, le 31 décembre 2011, quelques mois avant l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy se saisit de l'occasion pour envoyer une pique à ses futurs adversaires : "Vous pouvez être sûr que j'assumerai jusqu'au bout et en totalité les lourdes responsabilités que vous m'avez confiées, et que je n'aurai de cesse d'agir au nom de l'intérêt général. (...) Je suis certain du chemin qu'il faut suivre" .

L'année suivante, c'est bien François Hollande qui est à l'Elysée et prononce un discours de confiance. Comme tous les présidents lors de leurs premiers vœux.

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