Depuis 2002, plus d'une loi sur deux est censurée par le Conseil constitutionnel
Lorsqu'ils sont saisis sur un texte de loi, les Sages le rejettent â partiellement ou totalement â dans une majoritĂ© des cas. Sous Hollande comme sous Sarkozy ou Chirac.
"L'amateurisme continue !", persifle Christian Estrosi. AprĂšs la censure partielle du pacte de responsabilitĂ© par le Conseil constitutionnel, mercredi 6 aoĂ»t, la droite s'en prend au gouvernement, et Ă sa maniĂšre un peu trop lĂ©gĂšre â à son goĂ»t â de prĂ©parer les lois. De fait, depuis l'Ă©lection de François Hollande, plusieurs textes majeurs ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© retoquĂ©s ou invalidĂ©s par les Sages de la rue de Montpensier : la taxe Ă 75% sur les plus hauts revenus, le bonus-malus Ă©nergĂ©tique, le plafonnement de l'impĂŽt sur la fortune, la taxation des plus-values immobiliĂšres des terrains Ă bĂątirâŠ
Un "taux de non-conformité" encore plus fort sous Sarkozy
De quoi taxer la gauche d'"amateurisme" ? Sur son site internet, Le Parisien relÚve que depuis le début du quinquennat, le Conseil constitutionnel a été appelé à se prononcer à 47 reprises sur des lois et des rÚglements. Au total, 25 avis de non-conformité partielle ont été rendus (53% des cas).
Or, durant le mandat de Nicolas Sarkozy, le taux de non-conformité était encore plus important : sur 99 textes passés au crible par les Sages, 57 ont été retoqués partiellement (57% des cas). Et si l'on remonte un peu plus loin, 46 textes avaient également été censurés durant le second mandat de Jacques Chirac sur 93 étudiés (49% des cas).
Des rejets Ă rĂ©pĂ©tition qui peuvent trouver plusieurs explications, soulignait Public SĂ©nat en dĂ©cembre 2013, en s'appuyant sur l'avis de constitutionnalistes et de parlementaires. Parmi ces explications figuraient notamment "l'inflation lĂ©gislative", "l'utilisation abusive de la procĂ©dure d'urgence" ou encore la recherche du "compromis politique"âŠ
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