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Dire "fournée", ce n’est pas déraper selon Jean-Marie Le Pen

SOS Racisme annonce son intention de porter plainte contre Jean-Marie Le Pen après ses propos relevant, selon l’association, "du plus crasse logiciel antisémite et non du simple dérapage". Critiqué dans son propre camp, Jean-Marie Le Pen réagit sur France info et fustige la réaction des "imbéciles" qui lui reprochent d'avoir parlé de "fournée" d'artistes.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jean-Marie Le Pen a plusieurs fois été condamné pour incitation à la haine raciale ou contestation de crimes contre l'humanité © REUTERS/Jean-Paul Pelissier)

"Si désormais on doit s’interdire un certain nombre de mots, les mots en "if", les mots qui ont un rapport avec la guerre... c’est incroyable cette histoire ! "  Au micro de Julien Langlet sur France info, Jean-Marie le Pen réagit à la polémique qui enfle après la diffusion d’une vidéo diffusée sur le  site internet du FN. Sur ce film, retiré depuis, Jean-Marie Le Pen s'en prend à plusieurs artistes qui ont pris position contre son parti lors de la dernière campagne des Européennes : Guy Bedos, Madonna et Yannick Noah. Interrogé ensuite sur Patrick Bruel, de confession juive, le fondateur du FN répond : "On fera une fournée la prochaine fois ".

Ce matin la vidéo n'était donc plus disponible sur le site du FN. Mais, interrogé par Le Parisien , Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen a estimé que l'usage du terme "fournée " était "une mauvaise phrase de plus ". "C'est stupide politiquement et consternant ", a-t-il encore ajouté. Le vice-président du parti Florian Philippot, qui est aussi en charge de la communication, enfonce le clou.  "Il n’y a pas d’antisémistisme mais il y a une brutalité des propos qui me paraît disproportionnée ", déclare-t-il. Et c’est donc "dans un souci d’apaisement ", que la vidéo a été retirée du site, explique-t-il. 

"Je suis fatigué de ces cabrioles avec les mots qui font vraiment des bleus à l'âme ", a également réagi le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard.  "(Guy) Bedos a pris sa retraite (...) le roi d'Espagne a pris sa retraite  et Jean-Marie ferait peut-être bien de se poser la question ", a-t-il ajouté.

Les détracteurs de son camp sont "des imbéciles "

Jean-Marie Le Pen se défend d’avoir fait  référence à la guerre. "A quel moment quelqu’un a utilisé ce mot de fournée dans le sens que semble avoir voulu croire un certain nombre de gens ? C’est dingue ça ! ", s'emporte-t-il sur France Info. "S’il y a des gens de mon camp qui l’interprète de cette manière c’est que ce sont des imbéciles ! ", poursuit-il.

SOS racisme ne l'entend pas de cette oreille. L'association estime que les propos de Jean-Marie le Pen relèvent "du plus crasse logiciel antisémite et non du simple dérapage ". Dans un communiqué, elle annonce le dépôt d'une "plainte dans les jours qui viennent contre cette immonde et énième sortie " de Jean-Marie Le Pen "qui renoue là avec ses sorties sur le ministre Durafour et sur la Shoah ". Sur son compte Twitter, le chanteur Patrick Bruel a également réagi, rappelant lui aussi que ce dérapage du fondateur du FN n'est pas le premier.

 

 

 

 

 

 

 

REPORTAGE - Julien Langlet | Attaqué dans son propre camp pour avoir utilisé le terme de fournée, Jean-Marie Le Pen s'emporte

 

 

 

 

 

 

 

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