Retraites : Elisabeth Borne estime que la proposition de loi pour abroger la réforme est "inconstitutionnelle"

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Elisabeth Borne, la Première ministre, à sa sortie du Conseil des ministres, le 16 mai 2023. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)
A l'issue d'une rencontre avec les syndicats, la cheffe du gouvernement a dénoncé, mercredi soir, "une sorte de miroir aux alouettes".

Ce qu'il faut savoir

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A l'issue d'une rencontre avec les syndicats, la Première ministre Elisabeth Borne a estimé, mercredi 17 mai, que la proposition de loi, portée par le groupe parlementaire indépendant Liot, visant à abroger la réforme des retraites est "inconstitutionnelle". "Il est assez irresponsable de la part d'un groupe parlementaire de laisser croire qu'on peut présenter une proposition de loi qui supprime 18 milliards (d'euros) de ressources et que cette proposition de loi pourrait prospérer", a ajouté la cheffe du gouvernement, évoquant "une sorte de miroir aux alouettes".

"Pas d'utilité" d'une réunion multilatérale avec Emmanuel Macron, selon la CGT. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a estimé qu'il n'y avait "pas d'utilité" à une réunion multilatérale avec Emmanuel Macron, sans annonces sur les retraites ou les salaires. "On nous avait vendu du dialogue social, on a assisté à deux heures de monologue patronal", a-t-elle dénoncé, à la sortie d'une réunion d'une heure et demie à Matignon avec Elisabeth Borne. "La Première ministre, une nouvelle fois, a refusé de retirer la réforme des retraites au mépris de toutes les évidences", a-t-elle précisé.

Charles de Courson taxe Emmanuel Macron de "dérive autoritaire". Le député centriste Charles de Courson a qualifié mercredi de "dérive autoritaire" l'attitude du chef de l'Etat, avant la présentation d'une proposition de loi par son groupe visant à abroger la réforme des retraites, dont la majorité souhaite empêcher le passage au vote. L'objectif de cette proposition de loi est "de donner un coup d'arrêt à la dérive autoritaire, c'est-à-dire de vouloir imposer par des mécanismes de procédure (...), de vouloir violenter la société", a déclaré le député du groupe Liot à propos du texte qui doit être présenté le 8 juin. 

Les leaders syndicaux continuent de défiler à Matignon. Après avoir reçu mardi les représentants de Force ouvrière et de la CFDT, Elisabeth Borne s'est entretenue à 10h45 avec le président de la CFE-CGC, François Hommeril, puis à midi avec celui de la CFTC, Cyril Chabanier. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, avait pour sa part rendez-vous à 17 heures.

Laurent Berger a exprimé ses exigences à Elisabeth Borne. Lors de son entrevue à Matignon hier, le patron de la CFDT a fait part de son "ressentiment" après des mois de conflit social teintés d'une "forme de mépris" et a fait part de "son exigence" dans les concertations à venir, sur les conditions de travail et les salaires. "On ne se contentera pas de mesurettes", a-t-il prévenu.

La majorité tente d'empêcher la loi pour abroger la réforme des retraites. Les trois groupes politiques du camp présidentiel à l'Assemblée nationale ont convenu, mardi, de recourir à l'argument de l'"irrecevabilité financière" de la proposition de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites, pour empêcher qu'elle soit votée dans l'hémicycle le 8 juin.