Rentrée politique : aux journées d'été d'EELV, élus et militants écologistes cherchent le meilleur moyen d'exister face à La France insoumise
Face à des Insoumis qui dominent la Nupes, les écologistes cherchent à se positionner au sein de la coalition pour exister. Lors de leurs "journées d'été", qui ont débuté ce jeudi à Grenoble, beaucoup réfléchissent à l'avenir des Verts dans ce mariage avec LFI.
Aux journées d'été des écologistes, qui ont débuté jeudi 25 août à Grenoble, deux Insoumis apparaissent quelques minutes aux côtés de l'actuel secrétaire national d'EELV Julien Bayou. La députée européenne Manon Aubry, et le député du Nord Adrien Quatennens, qui vante encore les mérites de la coalition : "Les gens qui nous ont croisés nous interpellent, nous parlent énormément de ce que nous avons fait, de la Nupes. Ils y sont extrêmement attachés : pour nous, c'est une évidence que nous sommes plus forts ensemble."
Une évidence pour les artisans de la coalition de gauche... Mais pas pour tout le monde chez les écologistes. Car même si des cadres du parti balaient toute division en interne autour du sujet, "tout ça n'est que langue de bois", estime un membre des Verts qui assiste à la scène. Pour lui, même plusieurs mois après la signature de l'accord, "tout n'est pas tranché". De nombreux cadres d'EELV considèrent ainsi qu'il faut faire bloc, pour être assez fort face aux Insoumis, qui gagnent du terrain sur la question écologique.
Plénière #NUPES des #JDE2022 : un des enjeux de la rentrée cité en masse par les intervenant-es, c’est le dialogue et la culture du compromis à cultiver entre forces de gauche et écologistes, entre partis politiques, mouvements associatifs et syndicats. pic.twitter.com/aAqaPSNzKI
— Journées d'été des écologistes (@Journeesdete) August 25, 2022
"Être plus bankable"
Ce qui se confirme quand on demande à Yannick Jadot s'il se sent Nupes : "Moi, je suis écologiste". L'ex candidat à la présidentielle se tient en retrait de la coalition à gauche : "La Nupes, aujourd'hui, c'est les députés nationaux. Ils ont un inter-groupe, et c'est très bien. Moi, je suis élu au Parlement européen, sur une liste écologiste, j'appartiens à un parti politique. Que vive la coalition, l'inter-groupe Nupes à l'Assemblée nationale, c'est très bien."
D'autres veulent être actifs au sein de la Nupes, pour ne pas laisser les Insoumis prendre toute la place, à l'image de l'eurodéputé écologiste Benoît Biteau : "On est très bons sur les aspects techniques, l'expertise : il faut peut-être changer notre relation aux réseaux sociaux, regarder la manière de faire de LFI pour être plus bankable auprès du commun des mortels."
Échanger les compétences
Du côté des militants, plusieurs discours. Pour Pierre, "les Insoumis sont beaucoup dans la dénonciation, ils peuvent le faire bien, mais ils sont moins dans le projet de société que nous présentons. Je pense que là-dessus, entre guillemets, on est plus forts, en tout cas on a travaillé depuis plus longtemps. On est dans des exécutifs partout, dans des tas de villes, et on y travaille très concrètement."
Johanna, elle, considère que la coalition est un terreau favorable pour échanger les compétences : "On a des choses à leur apporter, à la fois sur l'écologie et des pratiques de démocratie locale, sur lesquelles on est plus au fait depuis longtemps, sur la place des femmes en politiques... Ils ont aussi à nous apporter. Il faudrait réussir à tirer quelque chose de cette concurrence."
"Ils entrent par la porte sociale, on entre par la porte environnementale, c'est tout naturellement que l'on se rejoint au milieu."
Jean-Baptiste, jeune élu écologiste bordelaisà franceinfo
Fusionner les idées écologistes avec celles de la France insoumise, au lieu de résister... c'est aussi ce que préfère Jean-Baptiste, un jeune élu bordelais : "C'est tout à leur honneur, je pense qu'ils ne le font pas par calcul politique, ils le font parce qu'ils ont vraiment compris l'urgence."
Car l'avantage d'être d'accord, d'après lui, c'est que les discussions soient plus fluides à l'Assemblée. Pour continuer d'imprimer l'image d'une gauche unie.
Ecologistes, insoumis, mais aussi socialistes et communistes finalisent ce week-end leur projet de défiler ensemble à la rentrée pour défendre le pouvoir d'achat.
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