Affaire Benalla : le porte-parole du gouvernement dénonce "beaucoup de contrevérités" dans le rapport

Article rédigé par Elise Lambert, Ilan Caro, Mathilde Goupil
France Télévisions
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Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, le 20 février 2019 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Dans une lettre au président du Sénat, elle met également en cause trois haut responsables de l'Elysée, soupçonnant des "omissions, incohérences, et "contradictions" dans leurs témoignages.

Ce qu'il faut savoir

De nouveaux ennuis judiciaires pour Alexandre Benalla ? La commission d'enquête du Sénat, qui a rendu ses conclusions mercredi 20 février, a demandé au bureau de la chambre haute de saisir la justice pour "faux témoignages" contre l'ancien conseiller de l'Elysée et  contre son ami Vincent Crase. Dans une lettre adressée au président du Sénat Gérard Larcher, la commission pointe également des "dysfonctionnements majeurs" au sommet de l'Etat, met en cause le témoignage de trois hauts responsables à l'Elysée, et recommande d'en finir avec les "collaborateurs 'officieux' du président de la République".

Le gouvernement dénonce des "contrevérités". Lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé le contenu du rapport, sans plus de précision.

Des "dysfonctionnements" au sommet de l'Etat. Dans sa lettre, la commission d'enquête estiment notamment que "des pouvoirs excessifs" ont été "laissés à un collaborateur inexpérimenté", Alexandre Benalla. Mais aussi que l'Elysée a eu tort de maintenir sa confiance à ce dernier après les violences du 1er mai, et que "des faits [ont été] dissimulés à la justice" en ne saissant pas le procureur. Elle exprime également des doutes sur la réalité de la sanction infligée au jeune homme, et pointe un "manque de dilifence dans le suivi et le retrait des moyens" qui lui étaient alloués, dont ses passeports. Elle formule 13 recommandations, dont la fin de l'emploi de "collaborateurs 'officieux'" par l'Elysée.

 Benalla et Crase accusés de "faux témoignages". Les membres de la commission estiment que "contrairement à ses affirmations, [Alexandre Benalla] assurait bien, dans les faits, une fonction de protection rapprochée du chef de l'Etat". Il est aussi épinglé pour ses déclarations au sujet de ses passeports. Lui et Vincent Crase sont aussi soupçonnés d'avoir menti sur un contrat négocié avec un oligarque russe. Le bureau du Sénat décidera de transmettre ou non ces faits à la justice.

Alexandre Benalla incarcéré mardi. L'ancien conseiller du président de la République et son ami Vincent Crase ont été placés en détention provisoire après la révocation de leur contrôle judiciaire. Celui-ci leur interdisait de communiquer ensemble, mais des enregistrements publiés par le site Mediapart ont montré qu'ils s'étaient rencontrés le 26 juillet.