Affaire Benalla : "Le Sénat joue son rôle de contre-pouvoir" en saisissant la justice pour trois hauts responsables de l'Elysée

Le bureau du Sénat a décidé, jeudi 21 mars, de transmettre à la justice les cas d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase pour faux témoignage, ainsi que les cas de trois hauts responsables de l'Elysée pour des soupçons de mensonge par omission devant la commission d'enquête sénatoriale, lors de leur audition. "C'est une décision positive", estime François-Noël Buffet, sur franceinfo.

Pour le sénateur Les Républicains du Rhône, "il était normal que le Sénat, ayant constaté une différence entre les déclarations des personnes et la réalité des faits, s'interroge sur ce qui peut constituer une forme de mensonge par omission". Le vice-président de la commission des lois, qui fait partie des dix sénateurs LR sur les 26 qui composent le bureau du Sénat, souligne qu'"il est important de redire que le Sénat transmet le dossier et qu'il appartiendra au procureur de la République de décider s'il poursuit ou pas les uns ou les autres".

On envoie un message fort à nos concitoyens : le Sénat ne s'en laisse pas conter.

François-Noël Buffet

à franceinfo

"Il ne fait aucun doute pour monsieur Crase ou monsieur Benalla, le parjure est établi", estime le sénateur LR. En revanche, "la question se pose sur les trois autres sur la façon dont ils se sont exprimés, les choses qui n'ont pas été dites, les contradictions avec la réalité. C'est sur ce point que le procureur va devoir qualifier les choses. C'est-à-dire que le procureur va devoir dire si le fait de ne pas tout déclarer ou de retenir ses déclarations constitue en soi un élément constitutif du mensonge, du parjure et donc de l'infraction pénale qui peut être poursuivie", estime François-Noël Buffet.

Interrogé sur d'éventuelles pressions subies de la part de l'Elysée, François-Noël Buffet indique ne "pas en avoir connaissance". Il assure même que cette saisine de la justice par le Sénat est la preuve "d'une totale indépendance" de l'institution. "Si nous n'avions pas fait cela, qu'aurions-nous dit ? Que le Sénat est sous pression, que le Sénat essaye de transiger pour son propre avenir, que le Sénat se protège. Le Sénat joue son rôle complet de contre-pouvoir, d’institution indépendante qui assure un fonctionnement démocratique de nos dispositifs. C'est ça la force du Sénat", poursuit-il. Au contraire, l'élu LR estime que par cette décision, le Sénat "tient ses positions quand il doit les tenir et il est garant de notre système démocratique. Nous n'avons pas à avoir peur".