Affaire Benalla : Les Républicains et La France insoumise suspendent leur participation à la commission d'enquête de l'Assemblée
Yael Braun-Pivet, la présidente de la commission des Lois s'est défendue d'être "aux ordres de la présidence", tandis que le corapporteur Guillaume Larrivé (LR) a dénoncé "une parodie" et suspendu sa participation.
Ce qu'il faut savoir
La commission d'enquête de l'Assemblée sur l'affaire Benalla est devenue "une parodie", dénonce Guillaume Larrivé, son corapporteur, élu Les Républicains, jeudi 26 juillet. Il s'est dit "contraint de suspendre sa participation", tout comme l'ensemble de son groupe, à l'instar de La France insoumise, après des désaccords avec la majorité LREM, notamment autour de la liste des personnalités à auditionner. La présidente de la commission des Lois s'est dite "choquée" de ces déclarations et s'est défendue d'être "aux ordres de la présidence". Suivez notre direct.
Alexandre Benalla sort de son silence. L'ancien adjoint au chef de cabinet du président a accordé un long entretien au journal Le Monde, publié jeudi. "Je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise", confie Alexandre Benalla. L'ex-collaborateur comprend que le chef de l'Etat se dise "trahi et déçu", mais fustige "une volonté d'atteindre", à travers lui, le président de la République. "C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac. J’étais le point d’entrée pour l’atteindre, le maillon faible", affirme-t-il.
Un responsable de la police revient sur ses propos. "Entre le 2 et le 18 mai, ni moi ni mes collaborateurs n'avons à aucun moment participé à des réunions auxquelles monsieur Benalla participait", a expliqué Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris. Lundi, il avait affirmé le contraire, mais il assure qu'il avait alors mal compris la question et il avait depuis adressé un courrier à la commission pour faire part aux députés de son erreurs. "En revanche, le 4 et le 10 juillet, mes collaborateurs ont participé à des réunions avec [Alexandre Benalla], sur l'organisation des cérémonies du 14-Juillet", a-t-il ajouté ce jeudi.
Emmanuel Macron prend une nouvelle fois la parole. Le chef de l'Etat, en déplacement à Campan (Hautes-Pyrénées), a estimé que les révélations concernant les violences commises par son ancien collaborateur lors d'un rassemblement le 1er mai dernier, et la crise politique qui a suivi, "est une tempête dans un verre d'eau". "J'ai dit ce que j'avais à dire, c'est-à-dire que je crois que c'est une tempête dans un verre d'eau. Et pour beaucoup, c'est une tempête sous un crâne", a-t-il déclaré auprès d'une journaliste de l'AFP.
Tous les collaborateurs de l'Elysée devront déclarer leur patrimoine. Entendu par la commission d'enquête du Sénat jeudi, le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, a annoncé que les chargés de mission de la présidence de la République – le statut qu'avait Alexandre Benalla au palais – allaient effectuer leur déclaration de patrimoine et d'intérêts "dans les meilleurs délais". Le secrétaire général de l'Elysée a expliqué que "la pratique" "avait été que les déclarations d'intérêts et de patrimoine ne sont faites que par les conseillers nommés au Journal officiel".
La commission d'enquête fracturée. De fortes tensions ont émergé au sein de la commission des lois de l'Assemblée mercredi, au sujet de la suite des auditions visant à faire la lumière sur les actes commis par Alexandre Benalla le 1er mai – et la réponse des autorités. Les élus de la majorité ont appelé à une nouvelle audition de Michel Delpuech et d'Alain Gibelin, mais ont jugé "inutile" le fait d'auditionner d'autres membres de l'exécutif. L'opposition, qui demandait l'audition de "toute la chaîne hiérarchique" de l'Elysée, du ministère de l'Intérieur ou encore de responsables de LREM, a dénoncé une "mascarade". La France insoumise et les Républicains ont annoncé suspendre leur participation.