"Ce n'était pas normal d'utiliser ces passeports" : Alexandre Benalla reconnaît des "erreurs" devant la commission d'enquête du Sénat
L'ancien chargé de mission à l'Elysée doit s'expliquer sur une utilisation abusive de passeports et des voyages en Afrique devant la commission d'enquête sénatoriale, qui s'interroge sur des dysfonctionnements de l'Etat.
Ce qu'il faut savoir
Alexandre Benalla est de retour devant la commission d'enquête du Sénat. Il est entendu lundi 21 janvier à 14 heures pour la deuxième fois, après une première audition le 19 septembre. Six mois après le début du scandale sur les activités de cet ex-chargé de mission du président, remercié après avoir été accusé de violences autour d'une interpellation musclée le 1er mai 2018, des révélations du Monde et de Médiapart en décembre sur son utilisation de passeports diplomatiques après son licenciement de l'Elysée ont déclenché une nouvelle série d'auditions devant la commission d'enquête sénatoriale, en veilleuse depuis octobre.
Les passeports diplomatiques au cœur des interrogations. La commission d'enquête du Sénat s'interroge sur la façon dont Alexandre Benalla a pu obtenir et utiliser des passeports diplomatiques et de service. Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, entendu mercredi au Sénat a révélé qu'Alexandre Benalla avait utilisé "presque une vingtaine de fois" ses passeports après son licenciement, entre le 1er août et le 31 décembre. Il a d'ailleurs de nouveau été mis en examen vendredi, cette fois pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement. Alexandre Benalla a refusé obstinément lundi de répondre aux questions de la commission d'enquête sénatoriale sur l'attribution de ses passeports diplomatiques, au motif qu'elles relevaient de l'information judiciaire qui est ouverte.
Les activités extérieures d'Alexandre Benalla en question. Au fur et à mesure des révélations sur l'ancien chargé de mission de la présidence, les questions se sont accumulées sur les activités de l'ex-proche collaborateur d'Emmanuel Macron, notamment en Afrique où il a rencontré le président tchadien Idriss Déby.
La commission prête à aller "jusqu'au bout". Pour le président et les deux rapporteurs de la commission d'enquête, un seul mot d'ordre: aller "jusqu'au bout" de leur travail de contrôle. "La justice dira si monsieur Benalla a commis un délit, mais nous dirons si l'Etat a bien fonctionné. Si l'Etat n'a pas facilité d'une certaine façon la commission d'un éventuel délit", a indiqué Philippe Bas, président (LR) de la commission d'enquête du Sénat, sur franceinfo. "Y a-t-il eu soit des négligences, soit une forme de protection ? C'est cela notre travail", a-t-il poursuivi.