Macron et Benalla : "des gamins sans limites, animés par un sentiment de surpuissance" pour le sénateur Grosdidier
Le sénateur Les Républicains est très remonté contre Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, après de nouvelles révélations de "Mediapart".
Le site d'investigation Mediapart a publié de nouvelles révélations, jeudi 31 janvier, dans l'affaire Alexandre Benalla. Il s'agit notamment de documents sonores qui prouvent, selon le média, que l'ancien collaborateur de l'Élysée n'a pas respecté son contrôle judiciaire. Interrogé par franceinfo jeudi, le sénateur Les Républicains de la Moselle et membre de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla, François Grosdidier, estime que ces révélations sont "la confirmation de tous les mensonges" d'Alexandre Benalla qu'il qualifie, au même titre qu'Emmanuel Macron, de "gamins sans limites, animés par un sentiment de surpuissance, qui s’exonèrent de toutes les règles de la République".
franceinfo : Que vous inspire ces nouveaux éléments révélés par Mediapart ?
François Grosdidier : C’est la confirmation de tous les mensonges. C’est d’abord une infraction supplémentaire, puisque messieurs Crase et Benalla restent en contact alors que cela leur est interdit par leur contrôle judiciaire. Ensuite, c’est un nouveau parjure de monsieur Benalla, puisqu’il a participé à la rédaction des contrats russes alors qu’il était censé ne pas interférer dans ces contrats. Ensuite, nous avons une révélation qui est plutôt une confirmation, qui est le lien continu entre le président de la République et Alexandre Benalla, dans une période toute récente. Et surtout la révélation d’un sentiment de surpuissance à la fois d’Alexandre Benalla et du président de la République, qui sont comme des adolescents qui défient la République, qui se sentent en dehors de toutes règles, puisque Emmanuel Macron aurait dit selon monsieur Benalla, 'de toutes façons tu les boufferas tous. Tu es meilleur qu’eux', en parlant des sénateurs ou des magistrats. C’est absolument surréaliste. On a des gamins sans limites, animés par un sentiment de surpuissance, qui s’exonèrent de toutes les règles de la République et qui méprisent tant les sénateurs que les forces de sécurité intérieure. Monsieur Benalla se sentait en capacité de commander les généraux et colonels de la gendarmerie et les plus hauts gradés de la police nationale. Monsieur Benalla était bien de fait le patron de la sécurité à l’Élysée, alors que le secrétaire général de la présidence, le directeur du cabinet, le chef du cabinet du président de la République nous ont expliqué exactement le contraire.
Pensez-vous qu’Alexandre Benalla puisse inventer, imaginer cela ?
Monsieur Benalla n’avait pas besoin d’inventer cela, dans une discussion confidentielle avec monsieur Crase qui était son homme de confiance. Autant monsieur Benalla peut avoir des raisons de mentir publiquement pour essayer de se disculper, autant il n’a aucune raison de mentir à huis clos.
Quelle valeur accordée aux différentes auditions d’Alexandre Benalla, en commission des lois au Sénat ?
Le travail du Sénat a pour mérite d’établir la vérité, là où les personnes entendues ont essayé de nous balader.
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