Perquisition chez Mediapart : le site d'investigation va assigner l'État pour "faute lourde"
Mediapart va assigner l'État pour "faute lourde" après la tentative de perquisition "inédite" de ses bureaux en février après la diffusion d'enregistrements mettant en cause Alexandre Benalla.
Mediapart ne veut pas s'en arrêter là. Le site d'investigation va assigner l'État pour "faute lourde" après la tentative de perquisition de ses bureaux, a déclaré dimanche le journaliste Fabrice Arfi dans l'émission "C politique" sur France 5. Le 4 février, deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner leurs bureaux après la diffusion d'enregistrements mettant en cause Alexandre Benalla et son ancien collègue Vincent Crase.
"Nous allons assigner ce qu'on appelle l'agent judiciaire de l'État, c'est-à-dire l'État, en fait le parquet de Paris, pour une faute lourde qui a été commise derrière la tentative inédite, dans la manière donc ça s'est passé dans le cadre judiciaire, de perquisition de Mediapart," annonce Fabrice Arfi.
Affaire Benalla : Médiapart assigne l'Etat en justice pour faute lourde dans la tentative de perquisition du journal @fabricearfi #CPolitique pic.twitter.com/5fwmogW2lJ
— C Politique (@CPolF5) 24 février 2019
Fabrice Arfi détaille leur projet "dans le cadre d'une enquête qui a été ouverte sans base légale et dont le premier acte est d'envoyer trois procureurs et deux policiers dont un commissaire divisionnaire de la brigade criminelle pour perquisitionner Mediapart, pour une seule et unique raison : trouver les sources d'un journal qui publie des informations qui embêtent le pouvoir exécutif. Et qui est derrière l'enquête du parquet ? Le pouvoir exécutif, a-t-on découvert."
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait admis mercredi 6 février que les services du Premier ministre avaient transmis au parquet de Paris des "informations" recueillies auprès de journalistes sur un volet secondaire de l'affaire Benalla.
Le parquet avait ouvert une enquête pour notamment "atteinte à la vie privée d'Alexandre Benalla" et "détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception et de télécommunications ou de conversations", c'est-à-dire d'enregistrements illicites.
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