Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron pour les quartiers en difficulté
Le président de la République a appelé, mardi à Tourcoing (Nord), à une "mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers", promettant "un plan de bataille clair".
"C'est une mobilisation de toute la nation qui seule peut répondre au défi immense." Emmanuel Macron, en déplacement à Tourcoing (Nord) mardi 14 novembre, a présenté les premières mesures de la politique de la ville. Un "plan de mobilisation générale", fruit d'une concertation entre l'Etat, les collectivités locales et les acteurs du terrain, sera présenté d'ici février et se concentrera sur une dizaine de quartiers "particulièrement en difficulté". En marge de l'annonce de ce calendrier, des pistes ont été évoquées par le chef de l'Etat. Franceinfo les liste.
Le retour des "emplois francs"...
Pour favoriser l'accès de tous à l'emploi, le chef de l'Etat mise sur les "contrats francs". Il s'agit d'un dispositif qui accorde une prime aux entreprises embauchant un habitant d'un quartier en difficulté. Cette initiative se fera en deux temps : dès 2018 via une phase d'expérimentation dans certains quartiers d'Angers, de Marseille, de Tourcoing, de Roubaix et d'Ile-de-France. Le dispositif sera ensuite généralisé en 2020.
Emplois francs : la deuxième tentative sera-t-elle meilleure ?
Expérimentés sous le quinquennat de François Hollande, ces contrats francs avaient finalement été abandonnés en raison de critères d'éligibilité très limitatifs. Le public concerné a donc été élargi et recouvre désormais tous les demandeurs d'emploi sans critère d'âge. Le montant d'aide a également été relevé afin d'être plus incitatif : les entreprises bénéficieront d'une aide de 5 000 euros par an sur trois ans pour une embauche en CDI et de 2 500 euros par an sur deux ans pour un CDD de plus de six mois.
... et de Jean-Louis Borloo
Il avait disparu des radars médiatiques. L'ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo, père de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), va aider Emmanuel Macron dans la mise en place du plan du gouvernement en faveur des quartiers en difficulté. "Cela fait plusieurs semaines qu'on travaille, qu'on avance. Le message du président est clair. Ce qui est très important, c'est qu'un plan, ça se rédige avec tous les acteurs, avec des indicateurs et une évaluation", a déclaré Jean-Louis Borloo.
La lutte contre les discriminations à l'embauche
Le gouvernement entend aussi intensifier les campagnes de test de discrimination (ou "testing") lancées par le ministère du Travail sous le quinquennat précédent. A l'heure actuelle, 17% des habitants de quartiers pauvres se déclarent victimes de discrimination en raison de leur origine. Il faut "traquer les employeurs qui ne respectent pas ce qui est dans la loi qui interdit la discrimination à l'embauche comme à la promotion" et "pénaliser les entreprises qui ont recours à ces pratiques", a déclaré Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat souhaite rendre public le nom des entreprises "les plus délinquantes".
Le retour de l'Etat dans les banlieues
Le président a indiqué que les quartiers sensibles seraient concernés en priorité par les recrutements de 10 000 postes de policiers prévus et par l'expérimentation de la police de sécurité du quotidien.
La pérennisation des budgets
Dans un contexte budgétaire tendu, Emmanuel Macron a affirmé que "personne ne perdra, dans les communes concernées par la politique de la Ville, le moindre crédit sur 2018". Il y aura "maintien de tous les engagements" et "les quelques collectivités qui auraient pu perdre au changement de périmètre en cours" seront "compensées", a déclaré le président de la République.
Par ailleurs, en matière de rénovation urbaine, l'Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) va voir, comme prévu, son budget doublé jusqu'à 10 milliards d'euros.
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