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Évaluation de l'action gouvernementale : l’heure d'un nouveau grand oral pour les ministres

Édouard Philippe commence cette semaine à recevoir les ministres afin d’évaluer leur action. Une évaluation régulière voulue par Emmanuel Macron.

Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre français, Edourad Philippe, à la sortie du conseil des ministres le 18 juin 2018.  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Comme il l'avait annoncé le 30 mai dernier, à l'issue d'un séminaire gouvernemental à l'Élysée, le Premier ministre Édouard Philippe va faire passer des entretiens individuels à ses ministres, afin d’évaluer leur action. Ce grand oral, qui se réfère à une promesse de campagne du chef de l'État, va commencer cette semaine. Une évaluation plus ou moins appréciée.

Un deuxième grand oral  

C'était une promesse d'Emmanuel Macron formulée le 23 mars 2017, lors d'une réunion publique à Dijon, pendant la campagne présidentielle, celle d’évaluer ses ministres, comme des salariés ou des cadres dans le monde de l'entreprise. Il était question, non pas d'un entretien par an, mais de deux rencontres individuelles.

Ils auront une feuille de route, des objectifs et une évaluation politique. Et je ne les maintiendrai pas s’ils ne le font pas.

Emmanuel Macron, le 23 mars 2017, à Dijon

Après le chef de l'État l'hiver dernier, c'est au tour du Premier ministre de jouer les enseignants. L’évaluation va être menée selon trois critères : exemplarité, collégialité, efficacité.

Un tableau pour comparer objectifs et résultats

L’efficacité représente la valeur cardinale de ce dispositif interne au gouvernement. Un tableau Excel permet d'analyser l'action de chaque ministre. Par exemple, pour le secteur de la justice, il est possible de préciser combien de places de prison ont été créées par rapport aux objectifs affichés. La haute fonction publique est aussi mise sous tension. Un quart des directeurs d'administrations centrales, 46 sur 188, ont d'ailleurs déjà été changés en un an. 

Cette déclinaison du "spoil system" américain provoque parfois des étincelles. Un ministre commente : "Nous ne sommes pas à l'école, mon action est évaluée tous les jours." L'un de ses collègues explique avoir récemment vu le président de la République, en tête à tête, et s'estime déjà évalué. Alors qu'à l'inverse un secrétaire d'État regrette ne pas passer le grand oral, réservé aux cadors du gouvernement.

Une évaluation des ministres menée par Edouard Philippe - reportage de Yannick Falt

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