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"La France est une chance" : en Nouvelle-Calédonie, les loyalistes manifestent, les indépendantistes en embuscade

Emmanuel Macron est arrivé en Nouvelle-Calédnonie le 3 mai, à six mois du référendum d'autodétermination. Des milliers d'habitants sont venus affirmer leur attachement à la france, tandis que les indépandantistes espèrent créer la surprise. 

Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron à Nouméa, le 3 mai 2018.  (LUDOVIC MARIN / AFP)

À six mois du référendum de novembre, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Nouméa pour défendre la Nouvelle-Calédonie française. Un océan de bleu blanc rouge sur les drapeaux, les tee-shirts, les chapeaux... Chantal, 63 ans, est une ancienne infirmière arrivée en Nouvelle-Calédonie il y a 38 ans : "La France est une chance. Il n'y a rien d'autre à dire : c'est la sécurité pour tout monde. La Nouvelle-Calédonie sans la France serait une véritable catastrophe. Pas d'aide médicales, pas de pensions, peut-être des excès anti-démocratiques. J'ai une vision très négative de l'indépendance", souligne Chantal. 

En marge dun cortège, un autre drapeau : bleu rouge et vert, frappé d'un cercle jaune et d'une flèche faîtière de case traditionnelle kanake. Sous bonne protection policière, quelques indépendantistes donnent de la voix. "C'est qui qui paye ?", hurle un manifestant. 

Les loyalistes l'affirment : tous les Kanaks ne sont pas indépendantistes. La peur du saut dans l'inconnu concerne toutes les communautés. Et le "non" à l'indépendance part favori. Depuis 20 ans, les élections provinciales laissent peu de place aux surprises : 60% loyalistes, 40% indépendantistes. Or le corps électoral du référendum est quasiment identique à celui des provinciales. Il faudra 20 ans de présence sur le sol calédonien pour voter en novembre, plus les jeunes qui attendront 20 ans à cette date. 

Ne pas transformer la désillusion en humiliation

Les jeunes, c'est le grand enjeu pour le camp indépendantiste. "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Si on part du principe que les Kanaks votent majoritairement indépendantistes, à un moment donné la Nouvelle-Calédonie deviendra indépendante, explique Rock Wamytan, le chef de l'UC-FLNKS (Front de libération national kanak et socialiste, indépendantistes) au congrès. L'objectif est de former un État pluriculturel."

Le camp anti-indépendantiste est confiant sur le résultat, mais inquiet pour le jour d'après. Le député Philippe Gomès, leader de "Calédonie ensemble" confie que "ça fait 30 ans qu'une part du monde indépendantiste dit 'on prépare, on va obtenir Kanaky'. "Le 4 novembre au soir, Kanaky ne sera pas au rendez-vous. Pour une part de la population kanake de l'archipel, ce sera une immense désillusion. Si ça se transforme en humiliation, on peut craindre du désordre. c'est pour cela qu'il faut aller vers ce référendum avec humilité."

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