La rencontre entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron à Marseille était-elle organisée ?
Le président de la République et le leader de La France insoumise se sont croisés, vendredi soir, dans la cité phocéenne.
C'est une rencontre qui a beaucoup fait parler. Vendredi 7 septembre, il est aux alentours de minuit quand Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron tombent l'un sur l'autre, a priori de manière fortuite. Le président de la République est venu rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel à Marseille, ville dont le leader de La France insoumise est député. L'échange est plutôt cordial entre les deux hommes, qui n'ont pourtant pas l'habitude de s'épargner dans les médias.
Devant le chef de l'Etat, Jean-Luc Mélenchon semble même revenir sur ses propos tenus quelques heures plus tôt. Il avait en effet qualifié Emmanuel Macron de "plus grand xénophobe qu'on ait". Questionné à ce propos par les journalistes, le député des Bouches-du-Rhône botte en touche et y voit "une légère exagération marseillaise".
Les deux hommes se séparent ensuite sur une poignée de main. Selon Le Figaro, "lorsque le leader de La France insoumise a appris que le président savourait sa popularité non loin du restaurant où lui-même dînait, il s'est immédiatement approché de l'endroit où se trouvait le chef de l'État, et il l'a fait savoir aux équipes de l'Élysée". Toujours d'après le quotidien, "trois quarts d'heure plus tard, les deux hommes ont ainsi fait mine de se croiser par hasard à la terrasse d'un hôtel".
"Ça n'était pas organisé"
Une version des faits contredite par les équipes de Jean-Luc Mélenchon. "Ça n'était pas organisé. C'est Emmanuel Macron qui se déplace jusqu'à la terrasse de l'hôtel où Jean-Luc Mélenchon était, pour venir le voir", soutient une proche du député.
Jean-Luc Mélenchon a été le premier surpris qu'Emmanuel Macron aille jusqu'à la terrasse de cet hôtel.
Une proche de Jean-Luc Mélenchonà franceinfo
Une autre personne est témoin de la scène : Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, se trouve elle aussi "par hasard" sur les lieux. Elle doit retrouver Bernard Pignerol, conseiller d'Etat, ex-président de la commission des conflits au PS et proche de Jean-Luc Mélenchon. Ensemble, ils raccompagnent le leader de La France insoumise à son hôtel. "La rencontre entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron était totalement fortuite, assure-t-elle à franceinfo. Personne n'a voulu fuir le contact républicain."
Pour l'Elysée, Mélenchon "n'assume pas ses propos"
Contacté par franceinfo, l'Elysée explique que c'est un membre de la délégation qui a prévenu Emmanuel Macron de la présence de son ancien concurrent à la présidentielle. "C'est le préfet ou le chef de cabinet qui a su que Jean-Luc Mélenchon était attablé à cette terrasse. Il en a alors informé le président de la République, qui a dit qu'il irait le saluer à la fin de son bain de foule, avant de partir", assure-t-on. Une version qui semble en conformité avec celle rapportée par les équipes du député des Bouches-du-Rhône.
Néanmoins, les deux équipes divergent sur l'affaire de la xénophobie. Car Jean-Luc Mélenchon est revenu samedi, sur BFMTV, sur son échange avec Emmanuel Macron à ce propos. "Je ne comprenais pas ce qu'on me disait au moment où c'est venu (...). En réalité, ça m'est revenu après parce qu'on me l'a expliqué. C'est lui qui m'a accusé d'être un xénophobe, alors j'ai dit : 's'il m'accuse, moi, d'être xénophobe, il y a pire xénophobe que moi, il y a lui, parce que lui, il a fait voter la loi asile et immigration'." Des explications qui ne convainquent pas l'Elysée : "Jean-Luc Mélenchon avait très bien entendu la question. On voit très bien qu'il n'assume pas ses propos devant le président."
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