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Quatre questions sur le Loto du patrimoine, le projet de Stéphane Bern pour sauver les "chefs-d'œuvre en péril"

Cette loterie organisée par la Française des Jeux pourrait rapporter 15 à 20 millions d'euros de subventions pour rénover une centaine de sites en péril en France. 

Article rédigé par franceinfo - Juliette Campion
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Emmanuel Macron et Stéphane Bern lors de la signature de la convention du Loto du patrimoine, au palais de l'Elysée, à Paris, le 13 février 2018. (MAXPPP)

Des jeux à gratter pour sauver des monuments en danger. C'est l'idée initiée par le ministère de la Culture et l'animateur Stéphane Bern. Dès septembre, la Française des Jeux (FDJ) mettra en vente des tickets dont le prix d'achat permettra de financer la restauration d'une centaine de sites, dans chaque région française. Un premier recensement de "250 chefs-d'œuvre en péril" a été dévoilé, jeudi 29 mars, dans Le Point. On vous explique la genèse de cette idée.

 D'où vient cette idée ? 

En septembre 2017, Emmanuel Macron confie une mission à l'animateur Stéphane Bern, en lien direct avec le ministère de la Culture : trouver un mode de financement pour rénover les milliers de monuments français ayant besoin d'une restauration.

La mise en place d'un Loto du patrimoine pour sauver des sites et des monuments français en péril est officialisée en février : le jeu doit alimenter un fonds spécifique géré par la Fondation du patrimoine. En réalité, la proposition n'est pas vraiment nouvelle puisqu'elle était défendue depuis plusieurs années par François de Mazières, député-maire de Versailles (Yvelines) et ancien directeur général de la Fondation du patrimoine, comme l'explique Le Figaro

"Certains disent : 'C’est à l’Etat de le faire', mais il n’a plus d’argent pour ça, justifie Stéphane Bern sur RTL. Mais ce patrimoine appartient à tout le monde : donc il faut trouver des financements." 

Comment sont sélectionnés les monuments ? 

Pendant plusieurs mois début 2017, chaque internaute pouvait inscrire sur une plateforme participative, hébergée sur le site du ministère de la Culture, un ou plusieurs monuments "qu’ils voyaient, qu’ils possédaient ou qu’ils connaissaient près de chez eux", résume Stéphane Bern sur RTL.

Un comité de sélection présidé par l'animateur était ensuite chargé d'établir une présélection pour retenir en priorité les projets jugés les "plus urgents", précise l'animateur sur la radio. Une liste de "250 chefs-d'œuvre" a été publiée sur le site du Point, jeudi 29 mars. Le comité tranchera sur une sélection finale de 120 monuments, mardi 3 avril 2018. Seront retenus en priorité les projets de rénovation dont le plan de financement ou de subventions est déjà engagé.

Lesquels ont été retenus pour l'instant ? 

"Il n’y a pas que les châteaux ou le patrimoine religieux qui sont en danger, explique Stéphane Bern sur RTLIl y a le vernaculaire, les ponts, les lavoirs, les fontaines, les puits..."  Parmi les projets qui ont retenu son attention, l'animateur cite le pont vieux de Lavoûte-sur-Loire (Haute-Loire), dont les coûts de rénovation sont estimés à 276 230 euros. 

La liste des 250 monuments présélectionnés est établie région par région, avec à chaque fois une estimation du coût total par travaux de réhabilitation et du montant à trouver pour les effectuer. Par exemple, à Cohons (Haute-Marne), la rénovation des jardins suspendus est estimée à 175 024 euros et il faudra trouver 151 000 euros pour en assurer le financement. Le Loto du patrimoine devrait donc servir à financer une partie de cette somme.

Comment va se dérouler ce loto ? 

Organisée par la FDJ au profit d'un fonds spécifique géré par la Fondation du patrimoine, cette loterie nationale sera lancée le 3 septembre 2018. Des tickets de grattage à l’effigie des monuments en péril seront proposés au prix de 15 euros l’exemplaire. Par ailleurs, un loto "spécial patrimoine" sera organisé par la Française des Jeux le 14 septembre 2018 avec 10 millions d’euros de gains pour le ou les joueurs gagnants. 

La FDJ estime que ce loto pourrait rapporter 15 à 20 millions d’euros de subventions à répartir sur les sites retenus. Sur RTL, l'animateur a toutefois précisé à propos de cette somme visée : "C'est très peu, c'est une goutte d'eau, je dois donc trouver une autre source de financement."

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