: Vidéo Détention de Mathias Depardon en Turquie : "J'ai entendu qu'il n'allait pas bien", s'inquiète la mère du photojournaliste
Invité de franceinfo jeudi avant la rencontre entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan, à Bruxelles, la mère du photojournaliste Mathias Depardon, détenu en Turquie, lance un appel au président français pour que son fils soit libéré.
Une dizaine de militants de l'organisation Reporters sans frontières (RSF) se sont rassemblés jeudi 25 mai devant l'ambassade de Turquie, à Paris, pour dénoncer la détention en Turquie, depuis deux semaines, de Mathias Depardon. Le photojournaliste français a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman (sud-est), où il effectuait un reportage pour le magazine National Geographic. Selon RSF, il a été interpellé pour "propagande terroriste". Il a récemment entamé une grève de la faim.
La mère de Mathias Depardon, Danièle Van de Lanotte, a également participé à ce rassemblement. Invité de franceinfo, elle est revenue sur les conditions de détention de son fils et a dit compter sur la rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan jeudi, à Bruxelles, pour qu'il soit libéré.
franceinfo : Qu'attendez-vous de la rencontre entre Emmanuel Macron et le président turc jeudi après-midi à Bruxelles ?
Danièle Van de Lanotte : Je compte beaucoup sur lui. On est déjà montés jusqu'au ministre des Affaires étrangères et aujourd'hui on monte d'un cran, en espérant que les deux présidents vont en parler. S'ils peuvent se parler et si cela peut débloquer plus rapidement la situation, je compte beaucoup là-dessus.
Un arrêt d'expulsion a été émis à l'encontre de Mathias Depardon. Pourquoi est-ce que les choses traînent ?
D'après le Quai d'Orsay, que j'appelle deux fois par jour, on remet toujours la décision à demain. Et je ne comprends pas pourquoi on ne donne pas le feu vert.
Est-ce que vous avez réussi à lui parler depuis son arrestation ?
Non, jamais. D'ailleurs, je voudrais demander très fortement à la diplomatie française d'aller le voir à Gaziantep. C'est inadmissible que Matthias n'ait vu personne en 17 jours, à part son avocate turque de temps en temps. Il ne peut pas lui parler tous les jours. Il n'a aucun téléphone, il est dans l'obscurité et il n'a reçu qu'un livre sur quatre qu'il avait demandé. Il a demandé du papier mais il n'a pas reçu de stylo. Il n'est pas maltraité, mais qu'est-ce qu'être bien traité quand on est dans une cellule ? J'ai entendu qu'il n'allait pas bien. Il a entamé une grève de la faim pour donner un signal un peu plus fort à la France. Son cri d'appel est "sortez-moi d'ici".
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