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Visites ministérielles : les sénateurs LR quittent l’hémicycle en signe de protestation

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Les sénateurs LR ont quitté l’hémicycle pendant les questions d’actualité au gouvernement. Ils n’ont pas apprécié la réponse de Sibeth Ndiaye sur l’organisation des visites ministérielles. Ils accusent le gouvernement de vouloir privilégier les députés LREM et leur circonscription, alors qu’un seul parlementaire est autorisé à cause du Covid.

Manifestation de mauvaise humeur des sénateurs LR, ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat. La quasi-totalité d’entre eux a quitté l’hémicycle, faire rare à la Haute assemblée, pendant la réponse de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur l’organisation des visites ministérielles.

Certains parlementaires seraient « devenus persona non grata »

Selon Hugues Saury, sénateur LR du Loiret, les parlementaires d’oppositions, en particulier les sénateurs, seraient oubliés ces derniers temps. « Quand un ministre se déplace, les moyens de la Républiques sont mis à sa disposition. Ils devraient dans ces conditions se faire un devoir de laisser de côté toute attitude qui viendrait à favoriser les représentants d’une chambre plutôt qu'une autre ou pire, faire en sorte que sa famille politique soit favorisée » souligne le sénateur. Alors que les préfets ont précisé par écrit qu’un seul parlementaire devait représenter « l’ensemble des parlementaires » pour le respect des gestes barrières, « le hasard faisant bien les choses, il semblerait que très majoritairement, les circonscriptions concernées (par les déplacements), soient celles détenues par les députés LREM ou de votre majorité » ajoute Hugues Saury.

Il prend exemple sur son département du Loiret, mais aussi la Saône-et-Loire, les Yvelines, la Haute-Garonne ou l’Oise. Certains parlementaires seraient « devenus persona non grata, leur présence républicaine n’était pas la bienvenue ». Si le sénateur LR déplore la situation, dans le passé, les ministres de gauche, comme de droite, ont pourtant aussi pu choisir leurs déplacements dans les villes ou circonscriptions de leur famille politique. Mais plusieurs parlementaires étaient autorisés.

« Il ne faut y voir aucune malice politique, ni aucun privilège » assure Sibeth Ndiaye

Selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, « il ne faut y voir aucune malice politique, ni aucun privilège adressé à qui que ce soit ». Il ne s’agit que de « l’application stricte des gestes barrières », même si elle conçoit « qu’il soit parfois difficile de comprendre ces situations ».

Pendant le confinement, les déplacements ont été « réduits au strict nécessaire ». « Depuis le 11 mai, cette situation particulière, malgré tout, perdure, même si les conditions sanitaires se sont améliorées » a-t-elle reconnu. « Depuis le 11 mai, c’est l’intelligence collective qui doit dominer » ajoute la porte-parole. Une réponse pas suffisante aux yeux des sénateurs LR qui se sont levés et sont partis.

Christophe Castaner se dit « intransigeant vis-à-vis des policiers qui fauteraient »

Au lendemain de la manifestation parisienne pour dénoncer les violences policières qui a rassemblé 20 000 personnes, le ministre de l’Intérieur a assuré que « s’il y a faute, elle doit être sanctionnée, et elles sont sanctionnées ».

Lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi, le sénateur RDSE de l’Essonne, Olivier Léonhard, est revenu sur la manifestation parisienne organisée par le collectif « Justice et vérité pour Adama » (voir notre article). « Pouvez-vous nous indiquer quels sont les moyens prévus pour permettre aux forces de l’ordre de travailler sereinement ? (…) Pouvez-nous dire également quelles nouvelles actions sont envisagées pour lutter contre les problèmes de violence et de racisme au sein de la police nationale ? » a-t-il demandé au ministre de l’Intérieur.

« Il faut faire en sorte que chaque faute, chaque excès, chaque mot y compris des expressions racistes fassent l’objet d’une enquête, d’une décision et d’une sanction. Et je suis sur ce sujet intransigeant vis-à-vis des policiers qui fauteraient » a assuré Christophe Castaner. « S’il y a faute, elle doit être sanctionnée, et elles sont sanctionnées » a-t-il poursuivi avant de citer les condamnations dont ont fait l’objet des fonctionnaires de police.

En ce qui concerne les moyens mis en œuvre depuis le début du quinquennat au profit les forces de sécurité intérieure, le ministre a rappelé une augmentation du budget « d’1 milliard d’euros pour la police et la gendarmerie », « un programme de recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur tous les services ».

En conclusion, Christophe Castaner a cité les résultats de l’université du Mont-Blanc au sujet du rapport entre la population et la police ; « sur les 4 134 personnes interrogées, 85,3 ont une opinion très positive et positive de la police nationale et la gendarmerie. C’est aussi ça la réalité. Ce ne sont pas les commentaires médiatiques. La réalité ne se fait pas sur les réseaux sociaux ».

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