: Vidéo "Vous n'êtes pas le bienvenu", lance un syndicaliste à Emmanuel Macron, en visite à l'usine Renault de Maubeuge
Le chef de l'État a été interpellé par un ouvrier, pendant la visite de l'usine Renault, à Maubeuge, l'une des étapes de son périple de commémoration de la Grande Guerre.
Emmanuel Macron a été pris à partie, jeudi 8 novembre, lors de sa visite de l'usine du constructeur Renault à Maubeuge (Nord) : "Vous n'êtes pas le bienvenu", lui a lancé Samuel Beauvois, un syndicaliste SUD, entre le discours de Carlos Ghosn et celui du chef de l'État. "Ce que Carlos Ghosn nous donne pour notre travail, vous le reprenez dans notre poche".
"Il y a des salariés ici qui sont à 40 km du site et qui vont devoir payer une augmentation de l’essence. On réussit sans vous monsieur Macron, les salariés sont ici depuis 40 ans", a affirmé l'ouvrier.
Cela fait 27 ans que je travaille chez Renault et c’est Renault qui me nourrit, pas vous monsieur Macron.
Samuel Beauvois, salarié chez Renault et syndicaliste
Le chef de l'État a répliqué : "Si vous êtes venu faire un meeting politique c'est autre chose". "Non, je ne suis pas en train de faire un meeting politique et vous n’êtes pas le bienvenu", a répondu le syndicaliste.
"Je vais essayer de vous expliquer pourquoi je suis là et pourquoi je crois l’inverse de ce que vous dites, comme une majorité des gens ici. Aujourd’hui, par ce que vous démontrez, par cet investissement et ce que nous démontrons collectivement, c’est qu’il n’y a pas de fatalité", a déclaré Emmanuel Macron après cette interpellation.
"Je comprends votre colère"
Le président a défendu son bilan : "Au mois d'octobre vous avez vu sur votre fiche de paie que les cotisations sociales salariales ont baissé, grâce au gouvernement. Vous avez vu la taxe d'habitation qui commence à baisser. L'année prochaine, vous n'aurez plus les heures supplémentaires socialisées, parce que c'est ça le travail et le mérite."
"Je comprends votre colère, mais la clé de la réponse, c'est d'éduquer tous nos jeunes, c'est de s'assurer qu'ils vont tous à l'école, c'est de s'assurer qu'ils vont tous ensuite dans des apprentissages, dans l'alternance, c'est de s'assurer que tous ceux qui sont au chômage de longue durée, depuis tant et tant d'années dans la région, on leur redonne une formation qualifiante. C'est de s'assurer que chacun, quand il décide de s'engager, puisse progresser dans la société. Le vrai pouvoir d'achat, il est là", a martelé Emmanuel Macron.
C'est la première fois qu'on a un président qui vient chez nous, il faut en être fier.
Un salariéà franceinfo
C'est sous les applaudissements des salariés que le chef de l'État a terminé son discours. Ils sont nombreux à se désolidariser de leur collègue : "Je trouve qu'il n'aurait pas dû faire ça. Ce n'est pas le moment", juge l'un d'entre eux. Son voisin acquiesce : "L'usine nourrit beaucoup de familles, on est fier de notre produit, il faut s'en tenir à ça, c'est tout."
Reste que chaque jour dans ce périple, la colère percute Emmanuel Macron. Regrette-t-il d'avoir pris le risque de tant s'exposer ? "Non, c'est un vrai bonheur. Vous me voyez ? Je suis très heureux. Parce que c'est ça le pays, je n'ai jamais pensé que c'était facile. Moi j'ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout."
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