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En Suède, l'immigration au cœur de la campagne électorale des législatives de dimanche

L'extrême droite suédoise se dirige vers un score historique aux élections législatives du 9 septembre, après avoir réussi à placer le thème de l'accueil des étrangers dans tous les débats. 

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le parti d'extrême droite des Démocrates de Suède (SD) est crédité de 20% dans les sondages, pour les légisatives du 9 septembre 2018. (ELISE DELEVE / RADIO FRANCE)

La vague populiste va-t-elle s'emparer de la Suède lors des législatives du dimanche 9 septembre ? Pays de tolérance et d'ouverture, la Suède voit l'extrême droite séduire de plus en plus d'électeurs. Créditée de 20% d'intentions de vote, le parti néonazi des Démocrates de Suède (SD) pourrait devenir la deuxième force politique.

La présence des immigrés ciblée

"La Suède a disparu, il y a trop de voiles, trop de gens de couleur", fulmine Bou, un retraité de Stockholm. "La Suède est devenue trop libérale, lance-t-il. Regardez ces Somaliennes comme elles sont habillées. Avec leurs voiles, comment voulez-vous qu'on veuille les employer ici ? Ça ne peut pas fonctionner. On ne leur impose pas assez de conditions pour s'intégrer." 

Tout le monde veut venir ici. Tout le monde sait qu'on offre un logement et des allocations. Moi je pense qu'il faut plus de règles.

Bou, retraité suédois

à franceinfo

En 20 ans, la part des immigrés dans la société est passée de 2 à 15% en Suède. L'immigration des années 1980, surtout des pays de l'Est, n'est pas celle qui pose problème à Anke. Ce qui dérange cette infirmière, c'est plutôt l'arrivée massive des Syriens en 2015. "Il y a une explosion des demandes de soins. Il faut faire la queue désormais pour être soigné, dit-elle. En plus, ce sont des gens qui arrivent souvent avec des problèmes psychiques et des pathologies nouvelles. Cela augmente la pression sur les services."

La crise migratoire de 2015 a fait basculer l'opinion

Cette année-là, le pays a accepté plus de 160 000 Syriens, mais la politique d'ouverture s'est retournée contre la gauche au pouvoir. Coincée entre une population mécontente et une extrême droite de plus en plus séduisante, le Premier ministre a droitisé son discours. Du jour au lendemain, il a fermé les frontières et restreint drastiquement le droit d'asile. Maria Alias, du Parti de gauche au pouvoir, assume. "La Suède n'a pas accepté trop de Syriens, mais elle n'était pas préparée pour en accueillir autant en une seule année", analyse la candidate aux législatives.

Fermer les frontières est une vraie décision politique de gauche. Cela va permettre de prendre en charge et d'intégrer correctement les gens venus sur notre territoire.

Maria Alias, du Parti de gauche suédois

à franceinfo

Ce retournement politique suffira-t-il à contrer l'extrême droite ? Quel que soit le résultat, les Démocrates de Suède ont déjà engrangé une victoire, en centrant le débat sur leur thématique préférée. Leur argument est tout trouvé : au lieu de choisir une copie, prenez l’original.  

La vague populiste va-t-elle s'emparer de la Suède ? Reportage d'Elise Deleve

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