Procès d'Eric Dupond-Moretti : "Le ministre va rester dans le déni", affirme l'ancienne présidente du Syndicat de la magistrature
Ce qu'il faut savoir
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Katia Dubreuil, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, a été la première témoin à être entendue, au deuxième jour du procès d'Eric Dupond-Moretti, mardi 7 novembre. Alors qu'il est reproché au garde de Sceaux d'avoir usé de ses fonctions pour régler des comptes avec des magistrats, Katia Dubreuil a estimé que "le ministre va rester dans le déni de ce conflit d'intérêts". Elle déclare avoir été "interloquée" par les propos d'Eric Dupond-Moretti à ce sujet.
"La messe est dite". Lors de son interrogatoire ce matin, Eric Dupond-Moretti a déclaré à la barre : "J'ai compris que quoi que je pourrai dire, au fond, la messe est dite". Mais ce procès, s'est-il défendu, "ce n'est pas le méchant garde des Sceaux contre la justice qui fonctionnerait parfaitement". Il a ensuite demandé aux juges d'"imaginer" ce qui lui "tombe dessus" quand il est nommé ministre en juillet 2020. "J'ai un but, c'est de réussir mon ministère. Le reste je m'en fous".
Une vingtaine de personnes appelées à témoigner. Elles seront entendues lors de ce procès qui doit durer jusqu'au 16 novembre. Parmi elles, l'ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet, présente dans la salle à l'ouverture de l'audience, l'ancien Premier ministre Jean Castex ou l'ex-procureur général près la Cour de cassation, François Molins.
Deux affaires distinctes. Eric Dupond-Moretti est soupçonné d'avoir usé de sa fonction de ministre de la Justice pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu des conflits lors de sa carrière d'avocat. Il encourt cinq ans d'emprisonnement, 500 000 euros d'amende et une peine complémentaire d'inéligibilité et d'interdiction d'exercer une fonction publique.