Cet article date de plus d'un an.

Procès d’Éric Dupond-Moretti : l’audition de François Molins comme témoin, un temps fort attendu

Ex-visage de l'antiterrorisme, c’est lui qui - premier procureur de France en 2021 - a ouvert l'information judiciaire qui a abouti à ce procès.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'ex-procureur près la Cour de cassation François Molins, lors d'une cérémonie au Tribunal judiciaire de Paris, le 1er septembre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Quatrième journée d'audience au procès d'Éric Dupond-Moretti devant la cour de justice de la République. Et, avant même qu'il ne fasse son entrée dans le prétoire jeudi 9 novembre, le nom de François Molins, l'ancien procureur général près la Cour de cassation, figure majeure de l'antiterrorisme en France, a déjà résonné plusieurs fois depuis lundi sous les ors de la grande salle où siège la Cour de justice de la République.

C'est la première fois qu'un ministre en exercice - qui plus est ministre de la Justice - est ainsi jugé. Il est accusé de prise illégale d'intérêt, d'avoir profité de son poste pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir dans sa précédente vie d'avocat, en lançant contre eux des enquêtes administratives, disciplinaires... Et la défense d'Éric Dupond-Moretti est vigoureuse quand elle évoque François Molins, figure respectée de l'institution judiciaire. Le garde des Sceaux accuse le haut magistrat de lui avoir conseillé, via sa directrice de cabinet, d'ordonner l'enquête administrative contre le parquet national financier pour s'en indigner ensuite, dans une tribune dans le journal Le Monde, pointant du doigt un conflit d'intérêt mettant en cause l'indépendance de la justice.

"Il fallait oser", s'est emporté au cours de l'instruction Éric Dupond-Moretti. "Une tribune scandaleuse", a-t-il encore lancé cette semaine à l'audience. Le ministre prévenu jure qu'en réalité, François Molins voulait être garde des Sceaux à sa place et qu'il n'a jamais accepté sa nomination. Son ambition, aujourd'hui, sera de retourner contre son accusateur les soupçons de vengeance et de guerre entre ces deux-là. Une inimitié certaine qui annonce un face-à-face glacial.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.