Eva Joly a reproché à Nicolas Sarkozy son refus de s'expliquer sur des "affaires gravissimes"
Eva Joly a attaqué Nicolas Sarkozy avec virulence mardi 10 avril sur BFM TV. La candidate d'Europe Ecologie - Les Verts à l'élection présidentielle a dénoncé les "affaires gravissimes" sur lesquelles le président sortant refuse de s'expliquer.
Eva Joly a fait allusion mardi sur BFM TV à la procédure visant un possible financement illicite de la campagne de 2007 avec la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, à une possible corruption en marge de la présidentielle de 1995 et à des questions soulevées par la presse sur l'achat d'un logement dans les années 1990.
Selon l'ancienne juge d'instruction, Nicolas Sarkozy est cerné par des "affaires gravissimes" sur lesquelles il refuse de s'expliquer et il cherche à s'en protéger par une réélection.
"Nous voulons débarrasser notre patrie, notre France de Nicolas Sarkozy qui n'arrête pas de l'abaisser et de la salir, et qui a fait de l'Elysée un fort Chabrol pour se protéger contre les enquêtes judiciaires, a déclaré la candidate écologiste".
"On ne sait justement pas ce qui lui arriverait s'il n'était plus président de la République, a-t-elle ajouté. Il est cerné de toutes parts avec une série d'affaires gravissimes et il ne s'explique pas. Et cela n'est pas normal en démocratie".
Sarkozy raille l'écologie
En qualité de chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy ne peut ni être entendu comme témoin ni être mis en examen. Il redeviendra un justiciable ordinaire quand il quittera l'Elysée.
"Il y a des juges qui travaillent, a fait remarquer Eva Joly. Il y a des flux financiers énormes qui aboutissent, selon dix témoins précis et concordants, chez les très proches de Nicolas Sarkozy".
L'ancienne juge d'instruction est particulièrement remontée contre Nicolas Sarkozy qu'elle égratigne régulièrement lors de ses meetings, au point de frôler les limites de la légalité en termes de présomption d'innocence.
Il faut dire que le président-sortant ne se gêne pas pour railler sa candidature et son parti écologiste qu'il a qualifié de "secte" il y a quelques semaines.
Joly se victimise
Un mépris que la candidate EELV ressent de la part des élites. Lors de son interview mardi sur BFM TV, elle a assuré avoir ressenti le même "mépris" dans la campagne présidentielle que lors de son arrivée en France, et a visé particulièrement le journaliste Jean-Pierre Elkabbach.
"Je revis dans cette campagne le mépris tel que je l'ai vécu en arrivant en France", a déclaré l'ex-juge d'instruction, qui y était venue de sa Norvège natale comme jeune fille au pair.
"Je me dis que c'est le mépris que vivent des millions de Français, ceux qui ne sont pas nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, ceux qui ont un accent, qui sont un peu différents", a poursuivi l'eurodéputée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.