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Eva Joly dénonce la stigmatisation dont elle se dit victime en raison de son origine étrangère

Cible d’attaques sur son origine étrangère et son accent, la candidate d’Europe Écologie-Les Verts à l’élection présidentielle, Eva Joly, dénonce "un réflexe conservateur" à son égard dans un entretien aux Inrockuptibles publié mercredi 14 décembre.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Eva Joly (12 novembre 2011) (AFP)

Cible d'attaques sur son origine étrangère et son accent, la candidate d'Europe Écologie-Les Verts à l'élection présidentielle, Eva Joly, dénonce "un réflexe conservateur" à son égard dans un entretien aux Inrockuptibles publié mercredi 14 décembre.

Dans un long entretien qu'a publié mercredi l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, Eva Joly se dit victime d'un milieu hostile à sa différence.

La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à l'élection présidentielle de 2012 avoue avoir eu "un moment découragement" face aux attaques dont elle fait l'objet, selon elle, notamment en raison de son origine étrangère et son accent. "J'ai eu un moment de découragement, puis de révolte", confie-t-elle.

"Le milieu continue de réagir comme il l'a toujours fait, en rejetant la différence, en excluant ceux qui ne sont pas bien nés et en préservant ses intérêts. Dans les faits, en France, tout se passe à l'inverse de la devise de la République. Moi, je suis armée pour supporter ces attaques parce que je m'entraîne depuis des années."

"Lorsque votre concordance des temps sera parfaite..."

L'ancienne juge d'instruction de l'affaire Elf, d'origine norvégienne, estime être stigmatisée en raison de son profil atypique.

"Je ne corresponds pas au modèle de l'homme ou de la femme politique classique. Je n'ai pas les bonnes origines sociales, pas le bon parcours. Je suis étrangère. Pas seulement à cause de mes origines norvégiennes, mais aussi à cause de mon parcours dans la société civile et mes transgressions", estime-t-elle.

Mme Joly raconte comment elle s'est sentie stigmatisée par un échange qu'elle avait eu avec un ancien patron du Crédit lyonnais, Jean-Maxime Lévêque, lors de la mise en examen de ce dernier. “Madame Joly, je vous répondrai lorsque votre concordance des temps sera parfaite”, lui aurait-il dit.

Des réactions "disproportionnées"

"Les attaques à mon encontre viennent exclusivement d'hommes de 50 à 60 ans, blancs, qui pour beaucoup ont fait l'ENA. Ils sont au chaud, entre eux, et ne comprennent pas bien ce que je viens faire dans leur monde", affirme-t-elle.

"Face à moi, le club des vieux mâles éditorialistes, en accord avec le milieu politique, se contracte dans un réflexe conservateur. Leurs réactions très violentes sont disproportionnées par rapport au message que je porte."

Enfin, elle a tient à nouveau à prendre ses distances avec l'accord PS-EELV, à l'instar de François Hollande qui a, selon elle, le "même positionnement" qu'elle. “Le parti, c'est une chose et moi, c'en est une autre”, dit-elle.

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