Eva Joly présente le programme d'action d'Europe Ecologie - Les Verts

La candidate d'Europe Ecologie - Les Verts à l'élection présidentielle a présenté samedi 17 décembre à Paris le programme d'action du parti qui servira uniquement de base de travail à son projet présidentiel.

Au terme de l'Agora d'EELV organisée samedi 17 décembre à Paris entre le Conseil fédéral et le réseau coopératif d'Europe Ecologie – Les Verts (EELV), Eva Joly a présenté le programme d'action du parti qui servira de socle à son projet présidentiel qu'elle a annoncé pour le mois de février.

Devant cette Agora réunissant plus de 300 délégués et "coopérateurs", elle a souligné que le projet du parti, qui doit être adopté dimanche, était une "boussole pour [le] mouvement", base de son "contrat écologique pour la République" qui sera présenté le 11 février à Roubaix (Nord).

Revenant sur les dernières semaines qui ont été ponctuées par les cafouillages dus à l'accord PS-EELV, Eva Joly a tenu à rassurer sa base militante. "Je ne suis pas une professionnelle de la profession, a-t-elle reconnu. Mais je suis prête : ma détermination est sans faille. Je ne céderai pas face aux attaques."

La candidate écologiste s'est ensuite félicitée de la "victoire" qu'a constitué ce début de campagne. "Nous avons mis la question du nucléaire au cœur du débat public", s'est-elle réjouie.

Du reste, Eva Joly a présenté le programme d'EELV comme "un projet politique qui refuse le court-termisme". "Ma seule règle d'or sera de ne laisser personne au bord du chemin", a-t-elle déclaré.

"Xénophobie d'Etat 'made in France'"

L'ancienne juge d'instruction a présenté les orientations que prendra son projet issu du programme d'action d'EELV.

En cas de victoire, Eva Joly élaborera un "plan d'urgence sociale et écologique" pour défendre les droits sociaux et limiter les prix des loyers, de l'alimentation, du chauffage et des transports.

Elle a appelé à une "République des biens communs" pour en finir avec "le régime de la Ve République". Rappelant que le Sénat a adopté le projet de loi accordant le droit de vote aux étrangers lors des élections locales, elle a ensuite dénoncé la "corruption" qui "empoisonne la droite et la gauche".

En outre, la candidate a appelé à la création d'un "pacte social" pour mettre un terme à la "xénophobie d'Etat 'made in France'".

Le thème du "fabriqué en France", mis en valeur par François Bayrou lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 la semaine dernière, a d'ailleurs été régulièrement évoqué lors de cette agora. Eva Joly s'est distanciée du candidat centriste et souligné que la "relocalisation de l'activité" proposée par EELV ne correspond pas au "protectionnisme" évoqué par la classe politique cette semaine.

Eva Joly appelle à "voter juste" au premier tour

"Eva Joly a terminé sa pré-campagne, maintenant elle va pouvoir entrer en campagne", a commenté Noël Mamère, député et maire de Bègles (Gironde), en marge de l'agora.

Sous les "Eva présidente" scandés par une salle debout, la candidate écologiste a, elle, appelé ses militants à "voter juste" au premier tour afin que "la droite ne revienne pas dans cinq ans sur les cendres de l'échec de la gauche".

Eva Joly peine à décoller dans les sondages. Moquée par l'écrivain Patrick Besson sur son accent, la candidate d'EELV n'est créditée que de 5 % d'intentions de vote. Fin novembre, son porte-parole Yannick Jadot avait démissionné en raison d'un "désaccord" avec la ligne politique de la candidate.