François Bayrou a annoncé un référendum en cas de victoire à l'élection présidentielle

Samedi 25 février, François Bayrou a tenu le quatrième forum de son agenda 2012-2020 consacré aux réformes démocratiques. Il annonce un référendum s'il est élu à l'élection présidentielle pour moraliser la vie publique.

La date et le thème de ce forum, le nouveau pacte démocratique, étaient prévues depuis longtemps. Mais, l'annonce par Nicolas Sarkozy de recours éventuels à des référendums, remet cette question des institutions dans la lumière de l'actualité. L'occasion pour François Bayrou de relancer sa campagne ou du moins de revenir au centre des débats.

Référendum à son tour

Le candidat du MoDem annonce un référendum, dès le 10 juin, en même temps que le premier tour des législatives, s'il est élu. Ce référendum est présenté comme une moralisation de la vie publique.

"Ce référendum du 10 juin rétablira les principes d'une vie démocratique saine et équilibrée", a déclaré M. Bayrou sous les applaudissements.

Ce référendum reprendra toutes les propositions avancées par le candidat lors de la présentation de son programme le 30 novembre: gouvernement à moins de 20 ministres, cumul des mandats "interdit" pour les députés dès 2012 et "limité" pour les sénateurs, nombre de députés abaissé de 577 à environ 400.

Il prévoit également que l'Assemblée nationale soit élue au 3/4 selon le scrutin majoritaire et 1/4 selon la proportionnelle. Il souhaite entre autres la reconnaissance du vote blanc, l'interdiction des micro-partis personnels ou encore une redéfinition des conflits d'intérêt.

Une commission de juristes autour de M. Bayrou rédigera "l'avant-projet de cette loi-cadre référendaire". "Ce texte, je le veux simple, clair, sans aucun piège, afin qu'il puisse être lu et approuvé par le peuple français", a-t-il souligné.

Marquage à la culotte.

Mais en novembre dernier, M. Bayrou n'avait pas évoqué la voie référendaire. En proposant aujourd'hui l'usage du référendum, veut-il coller à Nicolas Sarkozy qui a également avancé ce thème ?Le candidat du MoDem a d'ailleurs fortement critiqué les domaines (immigration, droit des chômeurs) choisi par le président de la République. Ainsi, il se différencie sur le mode (il y a des bons et des mauvais référendums) tout en s'inscrivant dans l'air du temps.

Selon son entourage, l'idée du référendum "trottait dans la tête de François Bayrou depuis plusieurs semaines". Il en réservait l'annonce publique pour donner du relief à ce forum. "Rien à voir avec les annonces de Sarkozy", assure-t-on.

Un membre de l'équipe de campagne veut néanmoins y voir un moyen de relancer la dynamique ralentie de la candidature Bayrou. "Il nous fallait une nouvelle initiative comme le produire français", explique-t-il. "C'est une réponse aux interrogations des Français qui ne comprennent pas forcément ce que veut faire Bayrou avec sa majorité d'union nationale. Là, ils ont une réponse", veut croire un autre proche.

Relance

"On ne change pas de cap". Tel est pour l'instant le mot d'ordre dans l'équipe MoDem, même si les courbes des sondages sont en-decà des espérances de second tour. M. Bayrou reste persuadé que les Français vont être saturés de la bipolarisation actuelle des débats. Et qu'il pourra alors être audible.

"On se fout de nous, on veut nous vendre un deuxième tour obligatoire avant même le premier. On nous fait Sarkozy et Hollande à l'endroit et à l'envers", a-t-il lancé devant les 850 partisans réunis à la Maison de la Chimie à Paris. Mais les Français vont dire "ça suffit", veut croire le député béarnais,

M. Bayrou a une nouvelle fois renvoyé dos-à-dos MM. Sarkozy et Hollande.

"Je serai le président libre d'une république et honnête", termine-t-il. Dimanche, il se rendra au salon de l'agriculture.

Reportage France 2, Thierry Curtet et Julien Ababsa, le 25 février 2012