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François Bayrou se présente comme le seul capable de comprendre la cause agricole

François Bayrou s’est posé dimanche 26 février au salon de l’agriculture comme le seul candidat à l’élection présidentielle capable de protéger les agriculteurs, en raison de ses "racines" issues du "monde agricole". Reportage.
Article rédigé par Daïc Audouit, Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Bayrou au salon de l'agriculture dimanche 26 février à Paris (AFP PHOTO BERTRAND LANGLOIS)

François Bayrou s'est posé dimanche 26 février au salon de l'agriculture comme le seul candidat à l'élection présidentielle capable de protéger les agriculteurs, en raison de ses "racines" issues du "monde agricole". Reportage.

Fils de paysan, éleveur lui-même, François Bayrou se sent comme chez lui au Salon de l'agriculture. Il a tenté de se présenter comme l'avocat de la cause agricole dimanche à Paris.

Un pro chez les pro

Fort de ce CV aussi béton que celui d'un candidat de "L'amour est dans le pré", il est facile pour lui de s'affirmer comme le seul candidat à la présidentielle à même de comprendre les problèmes des agriculteurs.

Là, où les autres candidats n'iraient chercher que des voix, lui visiterait presque des collègues de travail. Pour un peu, il pourrait tenir un stand. C'est du moins ce qu'il faut comprendre en filigrane de ses propos.

"Les agriculteurs, ce n'est pas une clientèle électorale, c'est une pratique, une culture que je connais de l'intérieur. Il faut arrêter de prendre ces hommes et ces femmes simplement comme des bulletins de vote", a lancé le candidat MoDem à son arrivée au parc des expositions de la Porte de Versailles.

Au long des allées du salon, il tourne les pages du roman familial et personnel. "A l'âge de 20 ans, après le décès de mon père agriculteur dans un accident du travail, je me suis retrouvé avec ma mère à la tête d'une petite exploitation agricole", raconte-t-il.

"Il y avait 17 vaches dont il fallait s'occuper. Je sais ce que c'est de faire naître des veaux, de semer, de faner. Je suis dans le monde politique, le seul qui ait, non seulement des racines mais une vie dans le monde agricole", a-t-il insisté.

Bayrou, maître du troupeau

Exceptionnellement, six officiers de sécurité accompagnent M. Bayrou, entouré d'une meute de photographes et de caméramen. Ce n'est pas tant pour assurer la sécurité des candidats que celle des visiteurs.

L'obsession de l'équipe de Bayrou est qu'en ce jour de visites familiales, il n'y ait pas d'enfants blessés. Elle tente d'anticiper le chemin du candidat en établissant un corridor de sécurité.

Mais, il suffit que M. Bayrou aperçoive une main qui se tende ou un visage avenant à son égard, pour qu'il bifurque sans prévenir,au grand désespoir amusé de son staff. Les officiers de sécurité sont en nage, et les horaires des rendez-vous prennent du retard.

Entre ovins et porcelets, le candidat du MoDem est l'une des attractions du jour. Des visiteurs attendent patiemment une trouée dans la forêt des caméras pour pouvoir le prendre en photo. On disserte sur sa taille, un peu moins sur celle des sondages.

"Il est chaleureux même dans la cohue", témoigne un fan. D'autres badauds passent indifférents. "Nous on s'en fout, on veut voir les vaches".

"Seuls les paysans savent nourrir l'humanité"

François Bayrou demeure imperturbable, sauf à quelques moments. "Il est heureux mais c'est de la folie", sourit un membre de l'équipe de communication.

Il prend le temps d'échanger quelques mots en connaisseurs avec des éleveurs d'ovins et de bovins. Il sacrifie aux traditionnelles photos de familles avec des enfants, qui arrivent à passer le rideau des journalistes. Il n'en oublie pas de faire passer son message.

"S'il y a bien un univers dont on est sûr qu'il sera crucial pour l'avenir, dont forcément la place va être réévaluée, reconnue, remise en valeur, c'est évidemment le monde agricole", a-t-il expliqué en évoquant la nécessité de nourrir les 7 et bientôt 9 milliards d'invididus de la planète.

"Seuls les paysans savent nourrir l'humanité et l'avenir doit être rendu à l'agriculture", conclut-il.

Personne ne sait vraiment si aller au salon de l'Agriculture rapporte des voix. Mais, tous les politiques et leurs spin doctor sont persuadés que le manquer, en revanche, leur ferait perdre des suffrages.

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