François Fillon : pour le député LR Arnaud Robinet, ce n'est pas un "assassinat", mais un "suicide collectif"

Le camp Les Républicains se fissure après l'annonce mercredi 1er mars du maintien de la candidature de François Fillon à l'élection présidentielle, malgré une convocation prochaine en vue d'une mise en examen dans l'enquête sur l'emploi présumé fictif de son épouse Penelope. Quelques heures plus tard, Bruno Le Maire déclarait qu'il quittait ses fonctions de représentant auprès du candidat. C'est maintenant au tour d'Arnaud Robinet de laisser tomber François Fillon. Le député-maire Les Républicains de Reims faisait partie du noyau dur des soutiens à Bruno Le Maire lors de la primaire de la droite. 

franceinfo : Comprenez-vous le choix de Bruno Le Maire ?

Arnaud Robinet : Je comprends le choix de Bruno Le Maire et je le soutiens. Nous sommes un certain nombre, proches de Bruno Le Maire, à faire part de notre décision de quitter la campagne. C'est une décision qui n'est pas prise de gaieté de cœur. Je suis triste. Triste parce que nous avons cru en un projet, en un candidat qui paraissait au-dessus de tout soupçon. Je croyais en François Fillon, en sa probité. Il était l'homme de la situation, celui qui pouvait défendre un programme pour redresser la France. Aujourd'hui nous n'avons plus les moyens de défendre le projet.

François Fillon n'est pas encore mis en examen. Il parle "d'assassinat politique". Êtes-vous d'accord ?

Je ne suis ni juge, ni procureur. Mais nous n'avons plus les moyens de faire campagne sur le terrain et de défendre un projet capable de redresser la France. François Fillon parle d'assassinat. Aujourd'hui, je le dis avec des mots durs, j'assiste plutôt à un suicide collectif. Il est peut-être encore temps de redresser la barre. J'en appelle à la responsabilité de François Fillon et de ses soutiens.

François Fillon doit se retirer, selon vous ?

La campagne ne peut pas durer comme ça. On ne parle plus du fond. Oui, François Fillon pourrait se retirer. Alain Juppé peut être le recours, le "plan B". Mais on a d'autres talents dans notre famille politique : Bruno Le Maire, Xavier Bertrand, François Baroin, etc. Ils peuvent incarner un renouveau. Je suis triste pour l'ensemble des Français qui croient en l'alternance.

Pour qui voterez-vous à l'élection présidentielle ?

Quand on est dans une période de séparation, c'est toujours difficile de se remettre en couple rapidement. Aujourd'hui, je ne sais pas. Ce qui est clair, c'est que mon vote sera celui du barrage au Front national. Je ne suis pas sûr de voter François Fillon au premier tour. Je me laisse le temps de la réflexion.