Mis en cause par la Cour des comptes, Michel Sapin et Christian Eckert défendent leur "sérieux"
Dans son audit des finances publiques commandé par Matignon, la Cour des comptes estime à 3,2% du PIB le déficit public qui pourrait être atteint par la France à la fin de l'année en cours.
Pas question de se laisser accuser de mauvaise gestion. L'ancien ministre des Finances Michel Sapin et son secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, vertement critiqués par l'audit de la Cour des comptes, ont nié, jeudi 29 juin, tout artifice comptable dans le budget 2017, assurant avoir fait preuve de "sérieux".
"Durant le quinquennat de François Hollande, le gouvernement a fait preuve d'un sérieux budgétaire sans précédent", "permettant au déficit de reculer continûment, d'un niveau supérieur à 5% en 2011, dernière année du mandat précédent, à 3,4% en 2016", écrivent les deux anciens ministres dans un communiqué transmis à l'AFP. "Chaque année depuis 2014, les engagements européens de la France ont été tenus au prix d'efforts importants, mais nécessaires", ajoutent les deux responsables socialistes, qui minimisent le risque de dérapage budgétaire évoqué par les magistrats financiers.
Dans son audit des finances publiques, commandé par Matignon, la Cour des comptes estime à 3,2% du PIB le déficit public qui pourrait être atteint par la France à la fin de l'année en cours. Cela représente un "trou" de 8 milliards d'euros par rapport aux prévisions inscrites dans le programme de stabilité adressé en avril à Bruxelles (2,8%), et de 4 milliards d'euros par rapport à l'objectif affiché par le gouvernement d'Edouard Philippe (3%).
"La Cour retient une approche excessivement prudente"
"Ce même constat a été fait chacune de ces dernières années, au printemps – à savoir qu'un complément d'économies, d'ampleur mesurée de l'ordre de 4 à 5 milliards d'euros, est nécessaire à ce moment de l'exécution budgétaire", écrivent Michel Sapin et Christian Eckert, assurant avoir réalisé un effort similaire en 2014, 2015 et 2016. "S'agissant des dépenses de l'État, la Cour retient une approche excessivement prudente qui sous-estime les possibilités de redéploiement courant 2017", ajoutent les ex-ministres, qui précisent avoir mis en réserve en avril 1,4 milliard d'euros de crédits, "susceptibles d'être annulés sans délai".
"Le risque de dépassement de 3,6 milliards d'euros identifié par la Cour pourra donc être couvert, comme cela été fait au cours des trois dernières années, en mobilisant la réserve de précaution, portée en 2017 au niveau jamais atteint de 13,9 milliards", ajoutent les ex-ministres.
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