Banquet d'un côté, contre-rassemblement de l'autre, les Le Pen préparent le 1er mai chacun de leur coté
La hache de guerre n'est pas enterrée entre Marine Le Pen et son père.
A un an de la présidentielle, Marine Le Pen réunit les frontistes dimanche à Paris pour un 1er mai inédit, avec un banquet remplaçant le traditionnel défilé, mais aussi un contre-rassemblement organisé par Jean-Marie Le Pen. La hache de guerre n'est pas enterrée entre la fille et le père, depuis l'exclusion de ce dernier du parti en août 2015.
Banquet et discours millimétrés à la Villette du côté de Marine Le Pen
La direction du parti a décidé de "renouveler" son cérémonial : fini le dépôt de gerbe place des Pyramides devant la Jeanne d'Arc du sculpteur Fremiet, suivi d'un défilé vers la place de l'Opéra puis d'un discours. Cette année, le Front "officiel" se réunira place Saint-Augustin, près de Saint-Lazare, pour un discret dépôt de gerbe devant une autre statue de la Pucelle d'Orléans, avant un "banquet populaire et patriote" porte de la Villette qui affiche complet selon le FN avec plus de 2 000 convives.
Les présidents de groupes FN aux Conseils régionaux s'exprimeront à partir de 13 heures dans l'ordre alphabétique, une formule qui permettra à tous les ténors frontistes de s'exprimer sans jalousies. "C'est l'école des fans version FN, tout le monde a gagné, ou tout le monde a perdu", raille un proche de Marion Maréchal-Le Pen, qui trouve un peu courtes les quatre minutes accordées à chacun des orateurs, la présidente du FN exceptée.
Alors que la classe politique commence à humer l'air de la présidentielle, Marine Le Pen s'exprimera à partir de 14h30. Selon son bras droit Florian Philippot, elle devrait "définir les contours, la méthode" de "la France apaisée", slogan du FN depuis le début de l'année pour rassurer en vue de remporter l'Elysée.
Contre-rassemblement place des Pyramides pour Jean-Marie Le Pen
Les frontistes devraient aussi garder un oeil sur le 1er mai de Jean-Marie Le Pen et de ses "Comités Jeanne, Au secours!", place des Pyramides. Le président d'honneur du parti prononcera un discours à 10h45, dont l'un de ses lieutenants, Laurent Ozon, promet qu'il "frappera sans doute les esprits (et pas que) pour longtemps".
Côté affluence, "s'il y a 200 personnes, on verra que j'ai encore 200 copains. Si c'est 1 000 ou 2 000, ça deviendra un fait politique", répète ces derniers temps Jean-Marie Le Pen, d'après un proche.
Reste à savoir si certains frontistes oseront se rendre place des Pyramides. Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu, deux importants responsables proches du "Menhir", n'ont pas répondu à l'AFP sur ce sujet. "S'il y a des cadres qui iraient là-bas, ce serait un acte d'hostilité vis-à-vis du FN, et donc ils passeraient en commission de discipline", a mis en garde Florian Philippot sur BFMTV vendredi.
Ce 1er mai "est un double test", décrypte ce proche de Marion Maréchal-Le Pen : "Un test de paternité: combien Jean-Marie Le Pen va réussir à réunir place des Pyramides? Il n'y a pas de concurrence, mais ça peut faire du monde. Ensuite, savoir si le banquet va marcher. C'est un saut dans l'inconnu, il y a le risque de la vacuité."
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