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Ces politiques qui ont marqué 2020 et marqueront 2021 : Louis Aliot, maire de Perpignan

Toute la semaine, franceinfo vous propose une série de portraits des personnalités politiques de l'année 2020 avec qui il faudra compter en 2021. Aujourd'hui, le maire de Perpignan, Louis Aliot.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Louis Aliot, maire Rassemblement national (RN) de Perpignan, invité de franceinfo le 26 décembre 2016. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

C'est la victoire qui a fait gonfler les muscles au Rassemblement National : la prise de Perpignan aux dernières élections municipales par Louis Aliot, très symbolique, a permis de masquer des résultats décevants aux municipales pour le parti de Marine Le Pen. L'ancien député est désormais à la tête d'une ville de plus de 100 000 habitants, ce qui n'était pas arrivé depuis 25 ans pour son parti. Portrait de Louis Aliot, l'une des personnalités politique 2020 avec qui il faudra compter en 2021.

Après trois tentatives, cet élu au physique de troisième ligne, a donc fait exploser le front républicain qui l'avait empêché de gagner en 2014. Dans cette campagne, il a pris soin de masquer toutes références à son parti dont il est pourtant l'un des piliers depuis 30 ans, jouant aussi sur les clichés du Sud-Ouest pour Robert Ménard, le maire de Béziers, proche du RN, venu deux fois le soutenir à Perpignan: "C'est un garçon charmant. C'est un garçon du sud. Il aime les gens, il aime aller voir du rugby et il aime venir voir des corridas à Béziers."

"La démocratie ce n'est pas la guerre"

Depuis son élection en juin, Louis Aliot veut incarner cette droite républicaine et respectable, notamment dans ses relations avec les élus d'opposition comme Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie. Selon lui : "On oublie trop souvent que la démocratie ce n'est pas la guerre. En démocratie c'est le dialogue. On peut ne pas être d'accord et il y a les majorités qui tranchent. Moi quand je vois voir madame Delga ou la présidente du département, j'y vais pour discuter des dossiers, pas pour discuter de savoir si ça lui plaît ou si ça ne lui plaît pas."

Louis Aliot va donc tenter de faire comme à Béziers, un mandat local vitrine nationale, pour montrer que le RN est crédible dans la gestion d'une grande agglomération. Il n'empêche, ses adversaires politiques ne vont pas lui faciliter la tâche, comme l'ancien maire de Perpignan pendant 11 ans, Jean-Marc Pujol, élu LR, amer : "Monsieur Aliot a fait sa campagne sur les bases, la probité et puis il fait le contraire. Ses premiers pas peuvent se définir avec deux termes : clientélisme et népotisme."

"Ce n'est pas un candidat du Rassemblement national qui va gagner les élections régionales"

La présidente du département des Pyrénées-Orientales, la socialiste Hermeline Malherbe, ne croit guère, elle, en cette nouvelle humilité locale : "Il est plus préoccupé par son image et sa carrière nationale que par les Perpignanaises et les Perpignanais."

L'ancien compagnon de Marine Le Pen, désormais séparés, est toujours très lié à son parti et à sa cheffe. Il le dit d'ailleurs sans se cacher : "Je n'ai quand même pas passé 30 ans de ma vie à défendre ses idées pour m'arrêter là, au moment où précisément il faut appuyer sur le champignon pour gagner. Je l'ai accompagnée tout le long et j'y serai encore demain." Sauf que pour son ami Robert Ménard, Louis Aliot fait une erreur stratégique : "Demain, ce n'est pas un candidat du Rassemblement national, avec une liste du RN, qui va gagner les élections régionales, je vous le dis tout de suite."

Contrairement à 2015, Louis Aliot ne sera pas candidat aux prochaines régionales, se concentrant sur son rôle de maire et de boîte à idées pour la prochaine présidentielle, et tentant de rendre crédible le programme de Marine Le Pen sur l'économie, le social et l'environnement.

Le reportage de Benjamin Mathieu

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