Huit choses vues au Congrès du Front national à Lyon
Francetv info était au Congrès du Front national à Lyon (Rhône), samedi et dimanche. Récit de l'événement en quelques images fortes.
Le 15e Congrès du Front national a pris fin, dimanche 30 novembre, après deux jours de discours, débats et remaniements de l'appareil interne du parti. Le rassemblement a vu la réélection de Marine Le Pen à la tête de la formation politique avec 100% des voix, ainsi que l'élection par les adhérents d'un nouveau comité central, sorte de parlement du FN, à la tête duquel s'est hissée Marion Maréchal-Le Pen, nièce de la présidente.
Un gros dispositif de sécurité autour du bâtiment
Pour filtrer les convives et la presse, un long périmètre de sécurité a été installé autour du Centre des congrès. Des policiers ont monté la garde sur le flanc Nord, près du Rhône. Une quinzaine de véhicules de CRS, dont deux cars, ont été disposés de l'autre côté, à l'abri des regards. Aucun débordement ni accrochage n'a été constaté autour du bâtiment. Au contraire du centre de Lyon, où un rassemblement de plusieurs milliers de personnes contre le Front national a été interrompu après l'infiltration d'environ 200 casseurs, qui ont saccagé les rues et les vitrines.
Marion Maréchal-Le Pen qui signe des autographes
C'est la grande gagnante de ce Congrès. Marion Maréchal-Le Pen, nièce de la présidente et petite-fille du fondateur du parti, est arrivée en tête à l'élection du comité central du FN. Elle devance Louis Aliot, Steeve Briois et Florian Philippot, arrivé 4e malgré son omniprésence médiatique et son statut de bras-droit de Marine Le Pen. Marion Maréchal-Le Pen, plus jeune députée de France, s'est fait discrète, ne prononçant aucun discours à la tribune (sur ordre de Florian Philippot, a-t-elle sous-entendu). Mais elle a signé des autographes dans les couloirs, preuve que le patronyme "Le Pen" fait plus que jamais recette auprès des militants. Gilbert Collard, second député FN, a même confié à France 2 : "Elle est politiquement à Marine Le Pen ce que Marine Le Pen est à son père."
Des messages d'autocongratulation
Dire que le FN se sent pousser des ailes est un euphémisme. Fort de ses scores aux élections européennes, où il est arrivé en tête, le parti d'extrême droite proclame haut et fort être "le premier parti de France", comme en témoignent plusieurs affiches placardées dans le hall d'accueil. Cette autocongratulation ne prend pour repère que les derniers résultats électoraux. Si l'on s'en tient à d'autres critères, comme le nombre d'adhérents (environ 83 000), le Front national reste loin derrière l'UMP (environ 268 000) et le PS (environ 160 000).
Un (bref) discours de Jean-Marie Le Pen
Le président d'honneur du parti reste une valeur sûre auprès des militants. Chacune de ses apparitions publiques est accompagnée d'un "Jean-Marie, Jean-Marie !", ce qui ne semble pas lui déplaire. Le fondateur du parti, âgé de 86 ans, a prononcé un discours d'une quinzaine de minutes en ouverture du Congrès, samedi midi. Il en a profité pour ressortir une assertion choc dont il fut l'auteur à la fin des années 70 : "Un million d'immigrés, c'est un million de chômeurs en plus", a-t-il lancé, acclamé par la foule.
Des journalistes russes
Invité prestigieux de ce Congrès, Andreï Issaïev, le vice-président du Parlement russe, a attiré quelques médias russes dans son sillage. Venu plaider la cause nationaliste aux côtés d'une demi-douzaine d'élus d'extrême-droite européens, samedi après-midi, Andreï Issaïev a fustigé l'hégémonie américaine en Europe et appelé à voter pour Marine Le Pen en 2017. Sa présence confirme que le FN entend communiquer sur ses liens forts avec certains membres du pouvoir russe. Et ce, malgré les commentaires sur les prêts accordés par des banques russes au FN et à son président d'honneur. Dimanche, des journalistes d'une chaîne moscovite "centrée sur les valeurs traditionnelles", Tsargrad TV, ont continué de filmer le Congrès, bien que la délégation russe eut déjà quitté les lieux.
Des militants qui crient : "On est chez nous !"
L'immigration est, avec le chômage, le thème phare du Front national, évoqués sans cesse par les intervenants. A plusieurs reprises, au cours de ces deux jours, les militants FN venus assister au Congrès ont lancé ce message, depuis les tribunes. "On est chez nous !", se plaisent-ils à clamer, lorsque l'orateur évoque, derrière son pupitre, les jihadistes français, les constructions de mosquées financées par les mairies ou les chiffres de l'immigration clandestine...
Un politicien menacé par une "fatwa"
Autre invité de marque du Congrès, le parlementaire néerlandais Geert Wilders, fondateur du Parti de la Liberté, positionné très à droite. "Nous disons 'Mettons les criminels, les jihadistes, les clandestins dehors' !", s'est-il notamment exclamé à la tribune. Ce politicien, qui est sous le coup d'une "fatwa" après ses propos jugés haineux envers la communauté musulmane des Pays-Bas en 2010, a été le représentant nationaliste étranger le plus applaudi, samedi. "Nous nous opposons à l'immigration massive, et à propos de l'islam nous disons trop c'est trop !", a-t-il également martelé, sous les "bravos" de la salle.
Du beaujolais "Bruno Gollnisch"
Qui dit congrès politique dit stands, photos souvenirs et "goodies". La large allée du Centre des congrès dédiée à cet espace a réservé son lot de surprises. Outre les tasses de thé et les nounours à la gloire de Marine Le Pen, le chaland pouvait s'offrir une bouteille de Beaujolais "cuvée Bruno Gollnisch", avec autocollant certifié sur la bouteille. Un clin d'oeil à l'ancien adversaire de Marine Le Pen à la présidence du parti, en 2011, autant qu'à la région Rhônes-Alpes où s'est tenu le Congrès.
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