Comment le flou politique autour de la nomination du futur Premier ministre menace la préparation du budget 2025

Le budget pour 2025 doit être voté d'ici la fin de l’année mais sa préparation reste incertaine car le nouveau Premier ministre n'a toujours pas été nommé.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le budget pour 2025 doit être voté en octobre à l'Assemblée nationale. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Emmanuel Macron est reparti dans le sud de la France pour commémorer jeudi 15 août les 80 ans du débarquement en Provence. Les forces politiques s'impatientent face au silence du chef de l'État qui n'annonce toujours pas de nom pour Matignon, et donc pas de gouvernement. Pourtant, les échéances budgétaires approchent, et mettent sous pression l'exécutif.

Le vote à l'automne du budget 2025 est le prochain rendez-vous politique décisif avec l'urgence de sortir la France du rouge. Le pays doit d'ailleurs rendre des comptes à la Commission européenne dès la rentrée à cause d'un déficit public jugé "excessif". Il a atteint 5,5% en 2023 au-dessus la limite de 3%.

Un agenda perturbé par la dissolution

Ce budget apparaît donc comme un tournant, et pourtant, on ne connaît toujours pas le gouvernement qui sera chargé de piloter les débats, de faire adopter un texte très politique qui risque de tendre les oppositions, encore plus dans un hémicycle divisé en trois blocs. La dissolution a perturbé l'agenda et tout se retrouve décalé. À la mi-août, les ministères doivent normalement avoir reçu ce qu'on appelle "les lettres de plafond", c'est-à-dire la feuille de route, très détaillée, de l'argent qu'ils recevront l'année prochaine, et les économies à faire.

Or ces documents préparés par Bercy se trouvent toujours sur le bureau du Premier ministre mais Gabriel Attal est démissionnaire, et ne les signe pas. "Il ne s'interdit pas de le faire, s'il est toujours à Matignon la semaine prochaine", assure son entourage à franceinfo. En attendant, il n'est pas question nous dit-on "de créer encore plus de cacophonie" en signant et envoyant ces lettres puisque tout peut être retoqué par le prochain gouvernement qui sera nommé, qu'il penche à gauche ou à droite.

Un examen début octobre à l'Assemblée

Le gouvernement a jusqu'à mi-septembre pour envoyer son projet de loi au Conseil d'État avant l'examen début octobre au Parlement. Même s'il n'y a pas de catastrophe pour l'instant, la procédure reste très cadrée. Emmanuel Macron tarde déjà à donner un nom de Premier ministre. S'il le fait la semaine prochaine, ce nouveau Premier ministre devra constituer un gouvernement, ce qui peut prendre des jours ou des semaines. Ce nouveau gouvernement devra retravailler le document de Bruno Le Maire dans un temps record avec, en parallèle, des députés des oppositions qui n'auront toujours pas de copie pour préparer leurs contre-arguments. Il s'agira très certainement du plus gros embouteillage politique de la fin des vacances.

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