Comment le gouvernement compte économiser 4,5 milliards d'euros d'ici la fin de l'année
Dans une interview au "Parisien" mardi, Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, dévoile ses mesures pour économiser 4,5 milliards d'euros en 2017. Franceinfo revient sur ses annonces.
Economiser 4,5 milliards d'euros avant la fin de l'année, c'est le défi que veut relever le gouvernement. Pour passer sous la barre des 3% de déficit public avant 2018, la Cour des comptes préconise une baisse des dépenses de 4 à 5 milliards d'euros. Dans Le Parisien, mardi 11 juillet, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, détaille ses objectifs pour y parvenir.
En rognant le train de vie des ministères
Gérald Darmanin est formel : les économies réalisées reposeront sur le budget de l'Etat. "Ni les collectivités locales, ni la Sécurité sociale ne seront mises à contribution", assure-t-il au Parisien. Il n'y aura pas, selon lui, de hausse d'impôts ou de baisse des minimas sociaux : "On ne touche pas aux services publics rendus aux Français."
Le gouvernement veut en revanche réduire le train de vie des ministères, notamment "sur la gestion du parc des voitures, avec des appels d'offres mieux négociés avec l'intégralité des ministres".
En faisant des économies ministère par ministère
"Il n'y a pas de coup de rabot global, selon la volonté du président de la République", Emmanuel Macron, souligne Gérald Darmanin. Mais les ministères vont devoir se serrer la ceinture.
A Matignon, le gouvernement compte économiser 60 millions d'euros en diminuant les frais de fonctionnement.
Le ministère de l'Economie et des Finances devra, lui, économiser 268 millions d'euros, en rognant sur le coût du programme de numérisation qui peut, selon Gérald Darmanin, être réalisé pour moins cher.
Pour le ministère des Affaires étrangères, 282 millions d'euros de réduction de dépenses sont envisagés, dont la moitié provenant d'une baisse de l'aide publique au développement, c'est-à-dire les dons et prêts accordés aux pays en développement. En 2016, cette aide avait atteint 8,4 milliards d'euros, selon le ministère de l'Economie et des Finances. Mardi, deux ONG ont critiqué ce choix, rappelant qu'Emmanuel Macron s'était engagé à respecter les engagements français "en matière de développement et de lutte contre le réchauffement climatique".
Du côté du ministère de la Défense, le financement des opérations extérieures pourrait être assuré en trouvant des économies ailleurs. "Nous avons demandé au ministère de la Défense de tenir le budget qui a été voté en 2017 par le Parlement, ce qui entraîne une réduction des dépenses de 850 millions d'euros", explique Gérald Darmanin.
Le ministère de l'Intérieur devra faire 526 millions d'euros d'économies "sans toucher aux effectifs de police et gendarmerie".
Le ministère de la Justice pourrait, lui, réaliser 160 millions d'euros d'économies, "essentiellement des programmations immobilières", selon le ministre.
Le ministère de l'Education nationale n'est pas épargné puisque le gouvernement entend lui faire économiser 75 millions d'euros. Mais Gérald Darmanin assure qu'il n'y aura pas "de postes de professeurs supprimés pour la rentrée scolaire".
Enfin, le ministère de la Culture devra se passer de 50 millions d'euros. Le gouvernement a promis qu'il ne toucherait pas à la création de spectacle vivant et que ses efforts se concentreraient sur la gestion du ministère.
En diminuant les contrats aidés et en suspendant les grands chantiers
Outre la réduction des frais de fonctionnement, Gérald Darmanin évoque la diminution des contrats aidés. "Le précédent gouvernement en a fait 190 000 dans les cinq premiers mois [de 2017], soit deux tiers de l’enveloppe prévue. Nous en ferons 110 000 dans les mois qui restent. C’est au ministère du Travail de les répartir", détaille-t-il.
Le ministère des Transports pourra aussi économiser 260 millions d'euros grâce à la fin des grands chantiers. "Fini les travaux importants et place au renouvellement des infrastructures pour les transports du quotidien", écrit Le Parisien. "C'est conforme au discours du président, qui a dit qu'on faisait une pause et une revue de tous les grands projets. Des crédits étaient prévus pour des études, on décide de les suspendre", explique Gérald Darmanin.
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